épisode 2 mission fictive

épisode 2-4 mission fictive réussie

Stop ! Moïse Asphodèle interrompit la chanson en déclarant :
« Bon sang, mais c’est bien sûr ! J’ai pris le cliché un 31 août ; puis en lorgnant le chronomètre dont les aiguilles s’étaient bloquées sur 19h58, il rajouta : 1958 »
Claude Dausset est les frères FaudercheIl sortit d’une boite à chaussure l’enveloppe 8/58 contenant le cliché étiqueté 728 293 et prit son grand registre en faisant défiler les pages jusqu’au numéro 728 293 avec la mention Raphaël et Jules Fauderche, précisant qu’il s’agissait de deux jumeaux qui se ressemblaient comme deux gouttes de beaujolais et pour économiser de la pellicule, il n’avait pris qu’un seul cliché. Il rajouta :
« Ils habitent au 145 bis rue de la Faisanderie à Livry-Gargan et ils viennent tous les ans pour leur vacances chez leur cousin Derchefau qui tient l’hôtel à deux pas d’ici. »
Nicolas sur un bristol écrivit : Cher messieurs, un de vos parents éloignés, vient de mourir aux Etats-Unis laissant une fortune de plusieurs millions de dollars. Je suis actuellement dans le bureau du photographe de Villeneuve-la-Vielle. Je vous y attendrai les après-midi pour évoquer cet héritage. Signé, Kingofthe notaire à Newsville-the-old, USA.
Il alla déposer la missive en urgent à la poste et revint chez Moïse. Tous deux réalisèrent dans le bureau une trappouze infernale avec un mécanisme d’ouverture au-dessus des quinze tonnes de charbon de la cave. Le lendemain, à table dans leur coquet pavillon de Livry-Gargan, le facteur apporta le pli urgent que lut Raphaël qui ordonna : 
« Jules, finis ton tournedos Rossini et on part… »
Lorsqu’ils arrivèrent à la boutique du photographe, celui-ci les conduisit à son bureau où Nicolas actionna le mécanisme de la trappouze infernale, projetant les jumeaux sur le tas de charbon.
« Victoire ! Nous les tenons ! S’exclama joyeusement  Leroidec. Il faut que je prévienne le colonel. »
À ce moment une camionnette s’arrêta devant la boutique. Le philosophe-photograve dit que le chauffeur avait la mine patibulaire et que ce devait être un complice. Nicolas rejoignit le bureau et Moïse sortit et alla frapper à la vitre de la camionnette. Il déclara à Arthur Gouldebaumme :
« Vos amis vous attendent dans mon bureau. »
Surpris, mais ne se doutant pas qu’il s’agissait d’un piège, il quitta son véhicule et suivi Asphodèle jusqu’au bureau. Lorsqu’il y pénétra et se retrouva sur la trappouze infernale, Nicolas Leroidec déclencha le mécanisme d’ouverture et le suiveur des jumeaux se retrouva à son tour sur le tas de charbon.
« Bon ! Je pense que cette fois nous sommes tranquilles. » Ironisa Moïse. Buvons à notre réussite, j’aime qu’un plan se déroule sans accrocs. »
Il sortit une roteuse de son frigo et les deux hommes trinquèrent. Pas de nouvelle manifestation intempestive et Nicolas Leroidec après avoir récupéré le numéro secret du SDUC planqué dans le faux talon de son soulier gauche, le mémorisa et brula le papier dans un cendrier, puis il téléphona au colonel De Guerlasse.

Fin de l’épisode, à suivre…
12 août 2022

épisode 2-3 le photographe philosophe

Nicolas interpellé par le photographe s’excusa et celui-ci qui n’appréciait pas les gens du coin se radoucit quand il sut que Leroidec n’était pas du coin. Il l’invita à partager son repas, ôta le bec de cane de la porte d’entrée et accrocha l’écriteau « Fermé pour cause de mauvaise humeur. »
Après avoir bu un verre de marc, Nicolas osa demander :
« Vous êtes bien photographe ? »
« Non monsieur, je suis philosophe, mais la philosophie ne nourrit pas son homme, alors je tire mes revenus de l’exploitation de ce commerce. Je me présente, je suis Moïse Asphodèle photographe et Sphodéla le philosophe. Mon nom était inscrit sur la boutique, mais la pluie a effacée l’inscription. »
Nicolas senti son cœur battre un peu plus vite, un vrai instant de bonheur comme celui qui sépare le vainqueur d’une étape du Tour de France cycliste, du baiser accordé sur le podium par une jeune fille en fleurs. Il tendit à Moïse le cliché qui ne quittait pas son portefeuille depuis le début de sa mission, lui demandant s’il reconnaissait le jeune homme de la photographie.
Le photographe philosophe déclara que son cortex cérébral refusait tout effort tant qu’il n’aurait pas l’estomac plein :

« Passons à table et cela ira mieux ensuite… »
Deux heures plus tard, après avoir ingurgité, cassoulet, choucroute et goulasch, les deux hommes s’installèrent en fauteuil avec sur la table basse devant eux une bouteille de vieil armagnac. Bien calé dans son fauteuil Lois XV, Asphodèle contempla la photographie et déclara :

« J’ignore quelle est votre motivation pour connaître le nom de la personne sur cette photo, mais je vais me livrer à une recherche aussi précise que minutieuse, et je vais passer le cliché au chronomètre. » Surpris, Nicolas s’interloqua : 
« Que voulez-vous dire par là ? »
Marc Ogeret  en 1966Asphodèle lui précisa : 

« Les autres radiesthésistes se servent d’un pendule ce qui me fait sourire car ce n’est pas très précis. J’ai découvert un procédé beaucoup plus performant, la chronoscopie. Posez donc la photographie sur la table. Je vais la fixer avec quelques pointes pour qu’elle ne frémisse pas. Passez-moi le décamètre qui se trouve suspendu au-dessus du buffet. Merci ! Attention, je vais commencer l’opération. Pour améliorer le processus, je vais vous demander d’entonner quelques chansons de marin, histoire de donner un climat de vérité au balancement du mécanisme. »

Leroidec qui connaissait bien les chansons de marin de Marc Ogeret (qui avait fait la première partie de Georges Brassens en 1964) se lança avec Valparaiso.
Il en était à Oh hissez haut et au 31 du mois d’août lorsqu’Asphodèle qui promenait le chronomètre au dessus de la photographie, s’écria…

Fin de l’épisode, à suivre…
05 août 2022

épisode 2-2 Leroidec progresse

Les frères Fauderche étaient persuadés que le colonel souhaitait la réussite de Nicolas. Ils décidèrent de se rendre chez Antoinette Duglambier la compagne de Leroidec pour bavarder avec elle et en apprendre plus sur le missionné.
En regagnant leur véhicule, ils s’aperçurent qu’ils étaient surveillés et reconnurent dans un faux unijambiste qui faisait les cent pas, le révérend père Paudemurge. Avec la circulation dense, ils ne parvinrent pas à fausser compagnie à Paudemurge qui leur filait le train en mobylette alors qu’ils roulaient en Ferrari.
Aux grands maux les grands remèdes, Jules appuya sur le bouton de commande du déflahuteur de pavés et plusieurs tonnes de pavés gros et gras, s’échappèrent d’une trappe située, à l’arrière du coffre ; l’avenue fut transformée en chantier impraticable que la mobylette ne pouvait contourner.
Anne Caprile est  MémaineArrivés à Houilles et après avoir agité la clochette du 84bis de l’avenue Général-Motors, Mémaine ouvrit la porte, mais jugeant qu’ils avaient des têtes de vendeurs de télévisions ou d’aspirateurs, elle ne les laissa pas entrer.
Ils affirmèrent être venus pour prendre des nouvelles de Nicolas.
Elle leur dit qu'elle ignorait où il était, mais elle recevait journellement des bonnes nouvelles par carte postale, refusant de les leur montrer, car elle estimait que les cartes relevaient de son intimité.
Avant de partir Raphaël déclara :
« 
Dites à Nicolas que deux messieurs sont venus lui apporter ce qu’il est parti chercher. »
Anne Caprile, photo à gauche, est la voix de Mémaine

Au même moment, à Villeneuve-Loubet où le seul photographe de la ville répondait au nom de Léopold Jlarmaidan, Leroidec constata qu’il ne restait plus qu’un seul lieu sur sa liste, Villeneuve-la-Vieille.
Parallèlement et de leur côté, Zorbec et Fermtag qui avaient convoqué leur ultime agent de terrain, prièrent Gouldebaumme de suivre discrètement les deux gars qui étaient allés rendre visite à Mémaine.

Un peu plus tard, Nicolas qui arrivait à Villeneuve-la-Vieille, se mit à la recherche d’une boutique de photographe. Il finit par en trouver une non loin de la place du Marché, entièrement XIIe siècle avec des bâtiments du XIXe. L’écriteau ouvert étant accroché derrière la porte, Il entra :
« 
Bonjour m’sieurs-dames ! S’exclama-t-il avant d‘ajouter à voix basse, faute de réponse :
« 
Ils n’ont pas l’air pressés dans le coin. »
« 
Bonjour m’sieurs-dames ! » Cria-t-il un ton plus haut.
Cette fois-ci, l’écho se fit entendre par une voix tonitruante appartenant à un homme au physique imposant qui surgit de l’arrière-boutique.  

Fin de l’épisode, à suivre… 
26 juillet 2022

épisode 2-1 mission fictive

Le colonel Deguerlasse confia Nicolas à Mademoiselle Troussecotte, pour qu’il reçoive sa carte et son badge d’agent secret sous le numéro SGDG 006 ½. Deguerlasse reçut ensuite les frères Fauderche, les agents B12 et B14 ; il leur précisa :
« 
Vous ne connaissez pas le nouveau, Nicolas Leroidec, et lui ne vous connaît pas non plus. J’ai décidé de monter une première mission fictive, pour tester ses capacités. Je vais donc le lancer sur votre piste Raphaël en lui remettant une photographie d’il y a quelques années, vous concernant, afin qu’il vous retrouve et votre frère Jules qui vous ressemble comme deux gouttes d’eau sera chargé de brouiller les pistes ce qui lui compliquera la tâche. »
Puis il fit revenir Nicolas.
Leroidec« 
Leroidec je vais vous confier votre première mission. Voici une photo ancienne d’un homme dont nous ne savons rien, si ce n’est que le 14 juillet dernier à 13h22, il a dérobé un document secret de la plus haute importance ; une brochure de couleur rouge portant le titre : Ministère de la Défense Nationale, État-Major de l’Armée, Instruction provisoire sur la recherche et l’interprétation des Renseignements, annexe n° 4 à l’instruction provisoire sur l’emploi tactique des grandes unités. À la page 20 on peut lire : Les services secrets procurent parfois des informations exactes et d’une importance capitale pour la conduite des opérations. Toutefois ces informations se trouvent souvent mélangées à des renseignements faux. Leur utilisation demande donc beaucoup de finesse et une critique approfondie des sources. »
« 
Je comprends que c’est un coup dur mon colonel. »
«
Plus que vous ne le pensez agent SGDG 006 ½, courez, la France compte sur vous. »

Dès qu’il eût quitté le bureau, entra le révérend père Paudemurge vêtu d’une soutane réglementaire. L’agent Pi R2 se mit aux ordres de son patron qui lui dit qu’il se méfiait des frères Fauderche et donc il lui demanda de surveiller la régularité des opérations.
Pendant ce temps, Leroidec avait retourné la photo au verso de laquelle on distinguait un cachet précisant :

Moïse Asphodèle, photographie d’art, Villeneuve…
Après avoir consulté l’indicateur des chemins de fer et constaté qu’il existait plusieurs Villeneuve, il opta pour Villeneuve-Saint-Georges, une importante gare de triage et si ce n’était pas la bonne destination, il lui sera facile de prendre un train en direction d’un autre Villeneuve.

Fin de l’épisode, à suivre…
18 juillet 2022

Intermède

Le douzième principe concernant les agents-doubles, Zorbec Legras et son bras gauche Wilhelm Fermtag le connaissaient mieux que personne. Ils étaient nés double comme d’autres naissent siamois. On pouvait même dire qu’ils étaient triple, quadruples voire plus si affinités.
Roger carel zorbec legrasLors de ses fausses confidences, Zorbec avouait en soupirant qu’il y avait des jours où il ne savait même plus pour qui il travaillait. Fermtag rajouta :
« 
Ce n’est pas de notre faute si nos commanditaires changent en cours d’une opération. »
Zorbec confirma en se demandant comment un type pouvait se débrouiller s’il restait en exclusivité dans une seule maison. Il rappela que leurs finances étaient au plus bas et qu’ils doivent s’infiltrer dans l’opération Tupeutla pour en détourner les informations.
« 
Si nous échouons, nous devrons mettre la clé sous la porte. »
Fermtag demanda pourquoi ils travaillaient dans un bureau somptueux des Champs-Elysées ?
« 
Et alors ! Tous les producteurs de cinéma ont leurs bureaux aux Champs-Elysées. Pourtant, ils ne font pas un film tous les jours, ni même, parfois tous les ans. Quant à nos clients, ils nous font confiance quand nous avons quelque chose à leur vendre, ce qui n’est pas le cas actuellement, mon bon Fermtag. » Celui-ci fit grise mine et déclara : 
« 
Je ne vous reconnais plus Zorbec. Des documents ça se fabrique et il arrive parfois que de faux documents soient plus intéressants que les vrais ! »
« 
Je le sais bien mon ami, mais la clientèle est de plus en plus exigeante. La qualité, ils n’ont que ce mot à la bouche. Nous ne sommes plus avant-guerre quand on fabriquait de faux-plans qui s’arrachaient comme des petits pains. Et je ne vous parle pas des problèmes du personnel qui nous coute la peau des fesses entre la sécurité sociale, les primes de risque et les heures supplémentaires. »

« Où en sommes-nous de ce côté-là ? » Quémanda Fermtag.
« 
Mon petit Wilhelm, je suis au regret de t’informer que nous ne disposons plus que d’un seul homme de main, Arthur Gouldebaumme, et quand il part en mission, je lui fait croire qu’il est protégé par toute une équipe. »   

Fin de l’Episode, à suivre…
08 juillet 2022