épisode 9 Transaction
Transaction
Ludovic van den Zaterkulereï demanda :
« Monsieur Nicolas Leroidec, êtes-vous venu à Interlaken pour affaires ou pour votre plaisir ? » Nicolas rebriqua qu’il avait rallégé dans la station touristique suisse pour son plaisir qui consiste à faire des affaires et comme c’est aussi une plaque tournante où se rencontrent des agents de renseignements de tous bords doubles et même triples, il compte bien cumuler travail et plaisir. Ludovic s’enquit de ce qu’il comptait fourguer.
« Les plans du Biglotron » précisa Nicolas.
« Vous n’y aller pas par le dos de la cuillère à soupe ! Mais je suis intéressé. » Ludovic proposa de négocier la transaction loin des oreilles et des micros indiscrets qui poussent ici comme des edelweiss un matin de printemps. Sa voiture étant sur la place, il suggéra de se rendre en excursion sur le mont Gewurztraminer. Il posa sa brouette devant la lourde d’un chalet qu’il inspectèrent en mettant sur le buffet un brouilleur de micro avant de s’installer devant une cheminée avec deux verres une boutanche de pinard, deux casse-dalles de déménageurs, des biscuits et un flacon de black and white le tout acheté à la superette de la place.
Après avoir accordé leurs violons, il se faisait tard et ils convinrent de se taper une bonne nuit de sommeil, vu que le chalet refuge était bien équipé pour la nuit (couettes, couverture…) avec le petit déjeuner du matin comme il se doit en montagne.
Le lendemain matin, Nicolas fut réveillé par Ludovic qui avait préparé le breakfast, petit-déjeuner français, café, lait, tartine, confiture, beurre… van den Zaterkulereï, rencarda qu’il avait contacté ses aminches pendant la nuit lesquels confirmaient le côté rupture du SDUC de Nicolas devenu traître à la patrie et il lui demanda les plans du Biglotron moyennant finances.
« Je ne les ai pas sur moi ! » jacta Nicolas.
« Je sais, lui répondit-on, j’ai fouillé vos frusques pendant votre roupillon nocturne. »
Nicolas rigola en lui demandant de zieuter l’intérieur de son chapeau tyrolien. Intrigué, Van den Zaterkulereï affirma qu’il ne le quittait jamais et le gardait sous son oreiller pendant la nuit. Mais Nicolas lui rappela qu’il l’avait ôté pour réciter le bénédicité au souper de la veille. Il en avait profité pour glisser discrètement le microfilm dans la doublure du galurin. Ludovic salua la performance et dit :
« Descendons en ville, vous récupèrerez le chèque certifié de la banque et moi le microfilm. »
Ils décanillèrent du chalet. C’est alors qu’ils lorgnèrent une guimbarde qui les suivait, Nicolas sortit des lacets du vide poche et les jeta à l’arrière. Il n’y a rien de plus dangereux que les lacets d’une route de montagne et effectivement la voiture des suiveurs dérapa sur l’un deux et tomba dans un ravin.
« L’affaire est classée ! » dirent-ils en chœur.
Fin de l’épisode, à suivre…
24 novembre 2022
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