épisode 8 Interlaken

Nicolas Leroidec demanda au chauffeur, comment il avait deviné qu’il était Français. En rigolant, le chausseur répondit que seul un Français pouvait formuler une telle demande sinon, il aurait déclaré : 
Gare ferroviaire d'interlaken ost suisse« Amenez-moi de l’autre côté de la place qui s’appelle Karfunkeldonnerweiterplatz. »
C’est ainsi que quelques secondes plus tard, l’agent Inter 18-29 se retrouva devant le 1bis de de la dite place.
À cette adresse créchait Gotlib Mituns dont la fonction officielle était d’être masseur-kinésithérapeute et officieusement il exerçait la délicate fonction d’honorable correspondant du SDUC. Suivant les recommandations du colonel, Nicolas jacta :

« Quel temps fait-il aux Galapagos ? »
« Deux temps pour rien et un temps de saison ! »
rebriqua son interlocuteur.
« Et mon chose c’est du Mozart ? »
« Non, c’est du Schopenhauer ! »
Une fois les phrases de reconnaissance échangées, Mituns fit déshabiller Nicolas pour lui prodiguer un massage, tout d’abord pour éviter les soupçons de l’infirmière qui pouvait les déranger à tout moment, et parce qu’après une nuit en chemin de fer, rien de tel qu’un massage pour se requinquer. Une plombe plus tard Leroidec décanilla du cabinet et pour mener à bien sa mission, il lui fallait rencontrer un certain Ludovic van den Zaterkulereï agent Suisse-Allemand du SDUC.
À la même heure, dans un somptueux immeuble parisien des Champs-Élysées, un Prussien affublé d’un monocle entra en rouscaillant devant la démesure de son patron. Il s’agissait de Fermtag qui interpellait Zorbec dénonçant l’excès de luxe de ce bureau. Celui-ci fit fi des rouspétances en déclarant qu’il fallait le plus vite possible sortir Arthur Gouldebaume des griffes du SDUC. Les deux hommes se mirent en mesure d’échafauder un plan d’évasion.
Pendant ce temps Leroidec acheta une carte postale représentant un chalet suisse préfabriqué construit sur le Champs-de-Mars à Paris. Il écrivit :

« Bons baisers d’où je suis ! » puis il posta la carte dument affranchie à Mémaine. Il se rendit ensuite dans un estaminet à l’enseigne du Joyeux Montagnard qui servait de lieu de rencontre de Ludovic et comme Nicolas avait sa photo, il s’installa à sa table. Après quelques banalités, les deux agents sympathisèrent et van den Zaterkulereï demanda :
« Monsieur Leroidec, êtes-vous venu à Interlaken pour affaires ou pour votre plaisir ? »   

Fin de l’épisode, à suivre…
15 novembre 2022