épisode 6 les éboueurs
Il était 5h28 du matin à la dégoulinante de la bastoche lorsque Leroidec rejoignit son domicile du 84bis de l’avenue du Général-Motors. Il s’enquilla un grog pour se réchauffer le corgnolon avant de se glisser dans les torchons du lit conjugal sans réveiller Mémaine.
À peine une plombe plus tard, il fut violement extirpé des bras de Morphée par des coups de sonnette à la porte d’entrée. Il se leva sans réveiller Mémaine qui avait bien enfoncé ses boules quies dans ses esgourdes et se retrouva devant le révérend père Paudemurge dans sa tenue habituelle et réglementaire d’ecclésiastique ; celui-ci lui demanda de se vêtir d’une tenue d'éboueur car il est attendu par le colonel déguisé lui aussi en éboueur. « Dépêchez-vous, il vous attend ! »
Effectivement, arrivé rue François 1er il se fit interpeller par de Guerlasse qui précisa qu’il s’appelle Eugène et que son agent doit répondre au nom de Gaston. Après avoir vidé quelques poubelles dans le camion, ils s’accrochèrent sur les marchepieds à l’arrière en prenant des poses conquérantes de Ben Hur triomphant.
Hubert/Eugène demanda brutalement à Nicolas/Gaston de tourner la tête pour ne pas regarder le monsieur qui promène son chien, lui soufflant qu’il s’agit de Monsieur Maurice et qu’il ne doivent pas être reconnus.
Monsieur Maurice ayant tourné au coin de la rue, le colonel précisa que la situation est grave car tout le monde, ennemis comme amis, veulent voler le Biglotron. Nicolas rebriqua que l’appareil est beaucoup trop grand et trop lourd pour qu’on puisse le sortir de la base secrète.
« Tu marches à côté de tes pompes, Gaston, les Anglais, les Amerloques, les Ruskofs et j’en passe veulent seulement chouraver les microfiches des plans que l’on peut cacher dans un paquet de gauloises. Il rajouta : nous allons leur donner les plans, après nous serons tranquilles. »
« Je ne comprends plus rien Eugène », s’interloqua Gaston. C’est alors que le colonel exposa son plan précisant que Nicolas Leroidec doit passer pour un traitre à cause qu’il est mal payé. Il va recevoir les microfiches de faux plans et accomplir cette périlleuse mission car il va avoir à ses trousses les barbouzes et les agents du SDUC. Il va prendre le train pour Interlaken en Suisse où la fine fleur du renseignement international réside et il devra vendre les plans au plus offrant.
De Guerlasse termina en disant qu’il devient désormais l’agent Inter 18-29.
« Prêt pour la mission ? »
« Oui Eugène ! »
« Comme nous nous voyons peut-être pour la dernière fois, je vous autorise à m’appeler « Mon colonel » »
« Merci, adieu mon colonel ! »
Fin de l’épisode, à suivre…
24 octobre 2022
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