épisode 4 La base secrète
2 - Slalom Jérémie Ménerlache
Hubert précisa que le professeur, plutôt jeune était un coureur de jupon. Alors qu’il venait de toquer à la porte qui s’entrouvrit, une voix se fit entendre :
« C’est toi mon petit lapin vert ? » « Non, ce n’est pas le petit lapin vert. »
« Ah ! C’est donc l’idiot ? » « Non plus ! » et le colonel poussa la porte entrebâillée ; il salua le professeur qui lui rendit son salut et lui demanda qui est l’idiot attendu ? Le professeur expliqua que certains débiles mentaux comme les autistes ont des facultés extraordinaires et sont capables de rivaliser avec les calculatrices les plus perfectionnées. Il attendait donc qu’un autiste vienne lui servir d’assistant.
En ce qui concerne le petit lapin vert, c’est sa nouvelle secrétaire qu’il a recrutée, après l’avoir découverte dans la revue scientifique Play-Boy. (J’aurais pu écrire : après la voir découverte dans la revue… mais je ne voudrais pas passer pour un libertin.)
« Elle s’appelle Nancy ! précise-t-il. Je vais vous la présenter.
Tiens, justement la voici. »
« Elle est tout à fait charmante ainsi dévêtue ! », dit en souriant, le colonel.
« Va vite t’habiller mon petit ! » lui souffla discrètement Slalom Jérémie qui justifia :
« À cause de la chaleur, Nancy aime bien se mettre à l’aise, mais elle doit être vexée de s’être montrée ainsi devant vous. Attendez-moi quelques minutes, je vais tâcher de la consoler.
Voici une bouteille de whisky, servez-vous en m’attendant. »
Après avoir bu quelques verres en silence, Nicolas demanda à Hubert si ce n’était pas un peu léger de confier de grandes responsabilités à un savant aussi farfelu.
Le colonel soupira et sur le ton de la confidence, il précisa que dans notre monde moderne, il faut hélas composer avec des érudits surdoués capables d’inventer des engins qui peuvent faire sauter la planète et les savants de nos jours, sous prétexte qu’ils sont intelligents, se veulent libres et n’ont aucun sens de la discipline.
Autrefois, ils se contentaient d’inventer l’électricité ou d’améliorer des trucs, des bidules et des machins ; on leur donnait une médaille et on les renvoyait à leurs chères études. Maintenant, on ne peut plus obliger un gars à inventer un truc qui n’existe pas encore et dont on ne sait pas à quoi il servira ou s’il sera utile à quelque chose.
« Si je comprends bien, mon colonel, déclara Leroidec, dans le renseignement on a à faire face à tout un tas de problèmes que ne se pose généralement pas un simple marchand d’enclumes. » « Leroidec, répliqua De Guerlasse, quand je vous ai choisi parmi des milliers de candidats, c’était surtout à cause de votre robuste bon sens. Je constate avec plaisir que je ne me suis pas trompé. Versez-moi à boire et parlons d’autre chose ! »
Fin de l’épisode, à suivre…
27 septembre 2022
1ere partie - contact avec le commandant
La sentinelle demanda les laissez-passer à Johnny Pullmann. Le soldat les examina et convint qu’ils étaient en règle, mais il était dubitatif car à ce jour aucun visiteur ne s’était présenté à la base. Il accompagna Hubert et Nicolas vers le commandant qui accomplit les règles de sécurité en trois heures dix-huit minutes vingt-trois secondes et six dixièmes.
Tout était effectivement parfait et nos deux amis revêtirent des vêtements spéciaux antiradiation à l’aspect papier, mais on leur expliqua qu’ils sont en soie sauvage importée d’Italie recouverts de propargan au nitrate d’amphibolium compensé ce qui leur donne l’aspect et la consistance du papier. La montre métallique du colonel fut remplacée par une montre molle en caoutchouc qui tient compte de la compression du temps. Précisons aussi qu’Hubert était le seul à ne pas avoir de revers au bas de son pantalon car, superstitieux, il n’en porte jamais. Puis on leur remit leurs macarons-plaques d’identité qu’ils devaient porter au revers gauche de leur veston.
Ils furent ensuite conduits en jeep quatorze kilomètres plus loin, au milieu d’une lande déserte avec juste une petite cabane à outils. Ils y entrèrent avec le commandant qui appuya sur un clou rouillé dépassant d’une cloison. Le doux ronronnement d’un moteur soigneusement huilé se fit aussitôt entendre. Une trappe s’ouvrit et un ascenseur apparut. Ils présentèrent leur macaron devant l’œil électronique qui remplaçait les habituels boutons d’étages et l’ascenseur entama sa descente dans les entrailles de la terre.
Arrivés à destination, ils se trouvèrent dans un vaste couloir voûté peint de couleurs claires.
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai l’impression que je vais voir apparaître Fantômas alias Jean Marais et le commandant va se transformer en commissaire Juve. Mais ceci est une autre histoire. Reprenons.
Le colonel souhaita avoir un entretien privé avec le professeur et demanda où le rencontrer.
« Nous arrivons dans une cour et il se trouve au fond la première porte à droite. » précisa le commandant. En s’y rendant, le colonel questionna Nicolas. Il lui demanda s’il était toujours décidé à travailler pour le SDUC en le prévenant qu’une fois en contact avec le professeur, s’il refusait d’accomplir la mission qui va lui être confiée, il serait alors conduit devant un peloton d’exécution pour y être fusillé.
« Je vous confirme mon colonel, que je suis prêt ! » répondit Leroidec. En frappant à la porte des appartements du professeur Slalom Jérémie Ménerlache, le colonel précisa :
« Ne soyez pas surpris par l’allure du professeur. IL n’a rien de l’imagerie populaire du savant vieux et quelques peu farfelu. Certes, il est distrait comme beaucoup de ses confrères, mais chez lui on ne sait jamais si c’est naturel ou s’il s’agit d’une attitude. Je vous précise…»
Fin de l’épisode à suivre…
14 septembre 2022
Ajouter un commentaire