épisode3 rencontre à Venise

Rencontre avec Giorgio Lefilsmodi

À Interlaken, Ludovic, qui se faisait masser la couenne par l’honorable correspondant masseur du SDUC, Gottlieb Mituns, esgourdait les consignes de ce dernier qui lui jactait de se mettre en rapport avec la comtesse Wanda Vodkamilkévitch, née Catherine Legrumeau, veuve du général comte Alexis.
« 
Vous voulez parler de la scandaleuse Wanda, surnommée Kouchtoila, qui fait la une des torchons libidineux et fait de l’ombre aux princesses et aux stars»
« 
Mais oui, monsieur Leroidec, vous êtes un sacré veinard car la belle Wanda se contente d’aguicher les têtes couillonnées et n’hésite pas à se mettre en danger ; elle n’a pas les chocottes et ne craint pas les risques ; elle est considérée comme l’une des meilleures recrues correspondante du SDUC. Elle crèche en ce moment à Venise où notre autre correspondant vous attend. »
« 
Quel est son blase ? »
« 
Giorgio Lefilsmodi qui est en demi deuil car sa Mamma serait agonisante. »
Carvelle mini santa mariaDès le lendemain matin Ludovic se rendit sur le tarmac d’Interlaken où l’attendait, la mini caravelle Santa-Maria, l’avion privé quatre places, du SDUC. À Venise, une voiture le conduisit à proximité des canaux. Il interpella un gondolier : 
« 
Connaissez-vous l’hôtel Filipacchi ? Pouvez-vous m’y conduire ? »
« 
Je connais, mais désolé, j’ai fini mon turbin, tous les gondoliers sont en grève et je rentre en France à Levallois. »
Lorgnant le faux gondolier s’éloigner dans la direction opposée, il crapahuta pendant deux heures avec ses valoches pour rejoindre son hôtel. Il récupéra sa piaule et complètement lessivé, il n’eût pas besoin de compter les gondoles pour se vautrer dans les bras de Morphée. Quelques plombes plus tard, il se désensommeilla en esgourdant des bruits à prédominance aquatiques.
« 
C’est quoi ce binz ! On dirait une fuite d’eau dans la salle de bain. »
Ouvrant la lourde, les quinquets écarquillés, il zieuta entre le lavabo et la baignoire, un homme-grenouille tout dégoulinant de flotte.
« 
Qu’est-ce que vous fichez ici ? Qui êtes-vous ? » L’homme au fort accent rital murmura : 
« 
Quel temps fait-il aux Galapagos ? » Sans hésiter, Leroidec rebriqua : 
« 
Deux temps pour rien et un temps de saison. »
« 
Et mon cul, c’est du Vivaldi ? »
« 
Non, c’est du Mozart. »
« 
Très bien, vous savez maintenant qui je suis, conclut l’homme batracien. »
« Très juste vous êtes donc Giorgio Lefilsmodi ; Puis reluquant le brassard noir sur le biceps droit de l’homme il rajouta : mes condoléances pour la Mamma. »
« 
Merci, vous êtes bien urbain, rigola-t-il, mais ne vous berlurez pas mon demi-deuil n’est qu’une couverture, je suis orphelin. »
« 
J’en suis ravi rétorqua Nicolas, mais n’est-il pas indiscret de vous demander pourquoi vous étiez loqué en homme grenouille dans la baignoire ? »
« 
À Venise, l’équipement d’homme grenouille est le meilleur camouflage pour passer inaperçu et je ne voulais pas vous filer les jetons. En tous cas, je suis très heureux d’être arrivé à temps, monsieur Leroidec, pour vous…»

Fin de l’épisode, à suivre…
15 janvier 2023