épisode1 Retour de Manivelle

Commençons ce livre 2  avec la suite de notre passionnant feuilleton radiodiffusé en nous rendant à Interlaken où Ludovic van den Zaterkulereï après avoir examiné le microfilm contenant les plans du Biglotron, envoya un rapport de synthèse chiffré que son opérateur radio, Manivelle, transmit à leur commanditaire. Il s’agissait du président congolais, qui, après avoir attentivement compulsé les plans suivit d’un moment de réflexion, ne fut pas intéressé et rebriqua: « Y a pas bon Biglotron ! » Le retour de Manivelle fut donc négatif et Ludovic précisa à Nicolas Leroidec qu’il se retirait et ne donnait pas suite à la transaction.
Nicolas, contrarié, mis au parfum le colonel. Pour ne pas torpiller et faire tourner en eau de boudin l’opération Tupeutla, le colonel de Guerlasse choisit alors de marcher dans la combine fumeuse de Zorbec Legras ; il confia au révérend père Paudemurge le soin de fixer les modalités de l’échange entre Mémaine et Arthur Gouldebaume. L’agent Pi R2 se rendit à l’appartement friqué de l’immeuble des Champs Elysées où une plaque précisait : Z. Legras, gros, demi-gros, détail soigné, import-export-rapport, cuisine bourgeoise. Après un entretien rapide avec le brigand, le révérend père Paudemurge rencarda le colonel sur les propositions de Zorbec Legras.
Celui-ci voulait que l’échange ait lieu au musée Grévin, en présence du public. Mémaine sera déguisée en Charlotte Corday. Un des hommes de Zorbec, Wilhelm Fermtag sera grimé en Marat dans sa baignoire d’où il lorgnera Charlotte-Mémaine qui, si elle esquisse le moindre geste avant l’arrivée d’Arthur Gouldebaume, devra être refroidie sans hésiter.

« C’est historiquement impossible mon révérend père. Marat n’a jamais zigouillé Charlotte Corday, dit le colonel. »
« Peut-être mon fils, mais à certains moments, nous ne sommes plus les mecs à la redresse de notre histoire. Quant à Arthur Gouldebaume, il devra être déguisé en homme invisible. Dès qu’il l’apercevra, Zorbec sifflera trois fois dans ses paluches et, aussitôt, des hommes appartenant à notre service procéderont à l’arrestation de Charlotte Corday. Zorbec tient beaucoup à cette mise en scène pour que le public ne pige que dalle.
« Pour tout vous dire mon Révérend Père, et le compliment n’est pas mince : je n’aurais pas mieux imaginé un tel scénario, si je l’avais mis au point moi-même, salua le colonel ! »

Fermtag tout essoufflé après avoir crapahuté dans tous les magasins de costumes, rejoignit son chef avec sa tenue de Marat, une baignoire gonflable et les frusques pour Mémaine. Il rajouta en se fendant la poire qu’il avait à plusieurs reprises, croisé des agents du SDUC.
« J’ai comme qui dirait l’impression que les rues de Paris vont de nouveau se retrouver dans un film costumé de la Révolution, jusqu’à Napoléon.»
« Mais non jacta Zorbec, c’est plutôt au musée Grévin qu’il va y avoir plus de mectons costumés en viande qu’en cire. »

Fin de l’épisode, à suivre…
12 décembre2022