Félix Tournachon
Pseudo : Nadar
Félix Tournachon est né le 6 avril 1820 à Paris. Ses parents étaient d’origine lyonnaise. Son père installé comme libraire à Paris, vivait en union libre avec une jeune lyonnaise, Thérèse Maillet, qu’il épousa en 1827 après la naissance de ses deux fils Felix et Adrien.
Félix jeune se définissait lui-même comme « un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé appelant les choses par leur nom et les gens aussi ». Il étudia en internat et au collège Bourbon qui deviendra le lycée Condorcet. Il commença ses études de médecine qu’il dut abandonner au décès de son père en 1837 car il se retrouva en charge de son frère Adrien plus jeune de cinq ans et de sa mère.
Il commença à travailler dans différentes rédactions de journaux lyonnais avant de revenir à Paris où il fut pigiste dans plusieurs quotidiens et il collabora à la fondation du journal judiciaire de Polydore Millaud. Il côtoya ses amis artistes, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Théodore de Banville qui le surnommèrent « Tournadar » qui deviendra son pseudonyme tronqué Nadar en 1838.
Il subsista difficilement en écrivant des romans et en dessinant des caricatures. À 19 ans sa tentative de créer une revue échoua après trois numéros. Il reprit alors du service dans les gazettes comme caricaturiste.
En mars 1848 il s’engagea avec son frère dans la légion polonaise. Il fut fait prisonnier et confiné dans une mine. Libéré il revint à Paris où il fut engagé comme agent secret par l’éditeur Jules Hetzel. Sa mission : se renseigner sur les mouvements des troupes russes à la frontière prussienne.
Puis en 1850, il revint à Paris et collabora à la Revue comique à l’usage des gens sérieux où il réalisa ce qui fut considéré comme la première bande dessinée. En 1851 il se lança dans les portraits dessinés de plus de 300 personnalités de l’époque sur plus de 1000 vignettes réalisées. En 1854 il se lança officiellement dans la photographie où la technique du portrait était maitrisée et sa nouvelle aisance lui permit d’emménager dans un pavillon ; il disposait d’un jardin d’hiver où il bénéficiait de la lumière naturelle créant la plupart de ses œuvres dans ce jardin.
Le 11 septembre 1854 il se maria avec Ernestine Constance Lefèbvre, jeune femme issue d’une riche famille protestante. Suite à un procès contre son frère qui utilisait son pseudonyme, en 1857 il obtint d’en être le seul utilisateur et le premier à avoir ce statut d’auteur photographe.
En 1858, il devint le pionnier de la photographie aérienne embarqué dans un ballon. En 1860 il s’installa boulevard des Capucines en faisant installé au fronton de son immeuble, une immense enseigne dessinée par Antoine Lumière et éclairée au gaz. Cela lui donna l’idée de créer un procédé novateur de flash au magnésium qu’il fit breveter et cela lui permit de photographier l’intérieur des catacombes et des égouts.
Toujours curieux des nouveautés techniques, il se spécialisa dans la construction d’un immense ballon, Le Géant haut de 40m et contenant 6 000 m3 avec des démonstrations publiques. Il inspira Jules Verne qui écrivit Cinq semaines en ballon. Mais par manque d’argent, Nadar arrêta l’aventure du Géant.
En 1867, il fonda avec d’autres passionnés la revue L’aéronaute et lors du siège de Paris en 1870-1871 il constitua une Compagnie d’aérostiers avec Camille Legrand et Jules Dufour pour mettre à la disposition des militaires des ballons qui permettaient de surveiller l’ennemi, d’établir des relevés cartographiques et d’acheminer les courrier. C’est à bord de l’un d’eux, l’Armand-Barbes que Léon Gambetta quitta Paris le 7 octobre 1870. Au total 67 ballons furent construits entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871. Seul cinq de ses ballons furent capturés par l’ennemi. Ceci marque la naissance officielle de l’industrie aéronautique.
Après les évènements de la Commune, Nadar ruiné, s'en retourna vers la photographie pour subsister. En 1894, de nouveau ruiné et malade et sa femme devenue hémiplégique, Nadar laissa la gestion de ses affaires à leur fils Paul et il partit à Marseille où il fonda un atelier photographique.
Alors doyen des photographes français, il connût dans la région de Marseille une véritable gloire et se lia d’amitié avec l’écrivain Frédéric Mistral.
En 1900 le fils de Nadar organisa une rétrospective de l’œuvre de son père à l’Exposition universelle de Paris.
Nadar revint à Paris en 1904 où il mourut le 20 mars 1910 à 90 ans.
Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.
09 septembre 2022
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