Sauvegarde et récupération
Coopération de Rose avec la résistance et les alliés
Avec ses fiches, elle fournit des informations essentielles à la Résistance sur les trains qui transportaient les œuvres, afin que ces convois soient épargnés par les résistants. À l'automne 1944, elle communiqua aux Alliés les noms des dépôts allemands et autrichiens afin d'éviter les bombardements, de les sécuriser et de faciliter la récupération des œuvres. Le lieutenant James Rorimer, l'un des officiers américains chargés du sauvetage du patrimoine artistique européen, témoignera du travail de Rose Valland dans son livre Survival, en 1950.
L'après-guerre et la récupération des œuvres
À la suite de la libération de Paris par les troupes alliées et jusqu'au 1er mai 1945, elle travailla avec le SHAEF donnant aux Américains des informations capitales sur les sites de stockage des œuvres transférées en Allemagne et Autriche.
Parallèlement, en novembre 1944, elle fut nommée secrétaire de la Commission de récupération artistique et chef de poste central de la récupération artistique en Allemagne et en Autriche. La Commission de la récupération artistique avait été créée sur l'initiative de Jacques Jaujard le 24 novembre 1944, elle était présidée par le collectionneur Albert Henraux ; après cinq ans d’un travail fructueux, la commission sera dissoute le 30 septembre 1949.
À partir du 1er mai 1945, Rose fut détachée du ministère de l'Éducation nationale au ministère de la Guerre, puis du 1er avril 1946 au 1er mars 1952, détachée comme administrateur de 3e classe au ministère des Affaires étrangères (secrétariat d'État puis Commissariat général aux Affaires allemandes et autrichiennes). Elle devint « officier Beaux-arts » dans la 1re armée française, chef du Service de remise en place des œuvres d'art - Récupération artistique, division Éducation publique du Groupe français du Conseil de Contrôle. Elle avait le grade de capitaine.
En résidence administrative à Berlin, elle était habilitée à se rendre dans les différentes zones d'occupation alliées, britannique, américaine et soviétique, d'où elle rapatria de très nombreuses œuvres. Elle coopéra avec les agents américains comme Ardelia Hall, James Rorimer, S. Lane Faison, pour interroger les officiers et les marchands nazis auteurs des pillages : Günther Schiedlausky, Hildebrand Gurlitt, Bruno Lohse, etc. Elle pratiquait également l'espionnage en zone soviétique, faisant des rapports sur les mouvements de troupes et leur armement. Elle témoigna au procès des dirigeants nazis à Nuremberg.
Durant cette période, elle rapporta d'Allemagne le catalogue de la collection d’œuvres d’art d’Hermann Göring : 1 376 œuvres achetées ou pillées durant la guerre entre avril 1931 et novembre 1943. Ce manuscrit avait été trouvé en mai 1945 par des unités américaines et françaises dans un tunnel vers Berchtesgaden.
En mai 1979, un an avant sa mort, elle déposa ce registre, avec ses archives personnelles, à la Direction des musées nationaux.
À suivre...
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