Parcours rôle dès1940

Etudes, musée du Jeu de Paume aux Tuileries

Rose Valland, de son vrai nom Rosa Antonia Valland est née le 1er novembre 1898 à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et morte le 18 septembre 1980 à Ris-Orangis, Elle était une conservatrice de musée et une résistante française. Elle joua un rôle décisif dans le sauvetage et la récupération de plus de 60 000 œuvres d'art et objets divers spoliés par les nazis aux institutions publiques et aux familles juives pendant l'Occupation.

Parcours
Rose Valland dans les années 1930Elle suivit des études grâce à sa mère, qui lui obtint des bourses. En 1914, elle entra à l'École normale d'institutrices de Grenoble dont elle sortit en 1918. Douée en dessin et encouragée par ses professeurs, elle partit suivre les enseignements de l'École nationale des beaux-arts de Lyon dirigée par Henri Focillon.
Elle s'y fera remarquer et obtint de nombreux prix. En 1922,    elle entra à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Elle réussit ensuite le concours du professorat à l’enseignement du dessin, 6e sur plus de 300 candidats. Durant les années 1920, elle suivit des cours d'histoire de l'art à l'École pratique des hautes études, à l'Ecole du Louvre et à l'Institut d'Art et d'Archéologie. Étudiante du byzantiniste Gabriel Millet, elle soutient son diplôme des Hautes Études sur Aquilée ou les origines byzantines de la Renaissance. Elle fera publier cette recherche en 1963. En 1931, elle soutint son diplôme d'Ecole du Louvre sur l'évolution du mouvement de l'art italien jusqu'à Giotto. À l'Institut d’art et d’archéologie de l’université de Paris, elle obtint les trois certificats d’études supérieures d'histoire de l'art moderne, d’archéologie médiévale, et d'archéologie grecque, qui constituaient le diplôme d’art qui, combiné avec sa thèse du Louvre, lui donnait une licence spéciale d’histoire de l’art et d’archéologie. Elle voyagea en Italie et probablement en Allemagne, dont elle parlait la langue, sans pourtant l'avoir jamais étudiée durant sa scolarité.

À partir de 1932, elle devint « attachée bénévole » au musée des peintures et sculptures étrangères de la Galerie nationale du Jeu de Paume aux Tuileries. Elle s'y occupait du catalogue des collections du musée, puis travaillait à la réalisation d’une quinzaine d’expositions internationales et à leur catalogue. Elle écrivit également de nombreux articles dans des revues d’art et des journaux.

Occupation allemande Spoliation d'œuvres d'art par le régime nazi.

À partir du 30 octobre 1940, à la demande du directeur des Musées nationaux, Jacques Jaujard, elle demeura en activité au Musée de Jeu de Paume, officiellement comme attachée de conservation, officieusement chargée par Jaujard de lui rendre compte des agissements des Allemands qui venaient de réquisitionner le musée pour y stocker les œuvres d'art spoliées à des collectionneurs privés. 
Pendant l'Occupation, les Allemands, sous l'administration du « personnel spécial pour l'art pictural » de l'Institut du Reichsleiter Rosenberg pour les territoires occupés commencèrent à travers la France, un pillage systématique des œuvres des musées et des collections privées, principalement celles appartenant à des Juifs déportés ou ayant fui. Ils utilisaient le musée du Jeu de Paume comme dépôt central (avec six salles du département des antiquités orientales du musée du Louvre) avant d'orienter les œuvres vers différentes destinations en Allemagne, en Autriche et en Europe de l'Est. Pendant le pillage nazi, Rose Valland relevait aussi précisément que possible le mouvement des œuvres qui transitaient par le musée du Jeu de Paume, le nom des victimes spoliées, le nombre d'œuvres, leurs destinations, le nom des agents chargés des transferts, le nom des transporteurs, les marques des caisses, les numéros et les dates des convois, sans oublier le nom de l'artiste, de l'œuvre et ses dimensions.

Le musée du Jeu de Paume était fréquemment visité par de hauts dignitaires nazis, pour lesquels on organisait des expositions destinées à présenter les collections spoliées. Rose Valland était présente durant les différentes visites au cours desquelles Hermann Göring vint sélectionner personnellement certains des tableaux volés pour alimenter sa propre collection. 
Pendant quatre ans, elle garda la trace des mouvements, de la provenance et de la destination des œuvres. Elle rédigeait des dizaines de fiches de manière scrupuleuse, déchiffrait les papiers carbone allemands dans les poubelles du musée, écoutait les conversations des officiels nazis. 

À suivre…