La syndicaliste chrétienne

PortraitNée le 4 juin 1860 à Changy, près de Roanne, Marie-Louise Rochebillard doit, après la faillite de l'entreprise familiale, travailler pour " subvenir à ses besoins ".
Employée dans un petit commerce, elle prend alors conscience de la difficulté des travailleuses françaises qui ne possèdent légalement toujours pas la pleine jouissance  de leur salaire. Catholique pratiquante, elle va s'inspirer de ce qui est fait par les catholiques sociaux et autres syndicats, qui ne s'adressent qu'aux hommes, pour le décliner auprès de la communauté féminine ouvrière.
Encouragée dans sa réflexion et son action par l'encyclique
Rerum novarum de 1891, qui condamne notamment " la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière ", Marie-Louise Rochebillard est à l'origine des premiers syndicats féminins de France.
En 1899, elle fonde, avec le soutien d'amies travailleuses, le Syndicat des dames employées de commerce, dont elle devient la présidente et le Syndicat des ouvrières de l'aiguille lyonnaise. Elle créera ensuite un troisième syndicat, défendant les ouvrières de la soie lyonnaises. Ces trois entités participeront en 1919 à la création française des travailleurs chrétiens (CFTC).
Après la Première Guerre Mondiale et plusieurs années de lutte pour la défense des travailleuses, Marie-Louise Rochebillard délaisse peu à peu ses prérogatives syndicales pour se consacrer pleinement à la maison d'accueil pour jeunes filles de la Ferrandière, 2 rue Francisco Ferrer à Lyon 2e. C'est là qu'elle finira ses jours, le 30 janvier 1936 à l'âge de 75 ans.

Le 5 mars 2008, un hommage lui est enfin rendu par l'apposition d'une plaque commémorative au 13 rue Sainte-Catherine dans le 1er arrondiossement de lyon, Puis, dans le 2e arrondissement de cette même ville, une allée est nommée d'après elle dans le quartier de Confluence.

Plaque rue Sainte Catherine                Lyon quartier Confluence