Denise Domenach en 1942
Année 1942 un tournant
L’année 1942 marque un tournant dans la guerre avec l’occupation de la zone sud et la structuration des mouvements de jeunes résistants
Denise Domenach nous précise le 27 janvier 1942 :
Mademoiselle Marie-Louise Belmont, la grande directrice qu’on ne voit jamais, m’a fait appeler ; elle voulait que j’use de l’influence que j’ai sur mes camarades pour leur dire de ne plus aller danser. Je me suis débattue et j’ai plaidé notre cause avec tant de chaleur qu’elle a fini par autoriser les leçons de danse, mais pas les autres sauteries. De toute façon je ne vois pas de quoi ils se mêlent. Il y a des choses plus urgentes à dire et à faire pour la France et pour ceux qui souffrent. Et puis il y a déjà assez de choses qui nous gâchent la vie sans qu’on vienne encore en rajouter. Quelque fois je me dis que si la guerre continue encore longtemps je vais mourir sans avoir vécu, sans avoir aimé.
Un témoignage poignant qui montre bien à quel point cette héroïne reste avant tout une jeune fille comme toutes celles de son âge. La force de son engagement n’exclut pas la simplicité de ses pensées intimes.
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Les faits marquant de la guerre vont être :
Le 18 avril 1942, le retour de Pierre Laval au gouvernement.
En juillet 1942 la création des Forces Unies de la Jeunesse, qui s’effectue en zone sud, est à l’origine le nom des premiers groupes de jeunes résistants créés à l’intérieur du mouvement de résistance Combat.
Denise Domenach, qui va faire sa rentrée en terminale en septembre, rejoint ce mouvement.
Le 26 août 1942 ce seront les rafles de juifs en zone sud dans le cadre de la collaboration policière.
Le 8 novembre on assiste au premier débarquement allié en Afrique du Nord. Et donc le 11 novembre c’est l’occupation de la zone sud et l’arrivée à Lyon des troupes allemandes à partir de 9 heures.
Denise écrira le 12 novembre 1942 :
Pétain a pris le commandement des armées de l’air, de terre et de mer. Les gens commencent à comprendre que c’est un vieux gâteux. Quant aux boches, on en voit de partout, ils passent en camion, en train, en avion, etc. Elle précisera le 28 novembre 1942 :
Le régime de terreur va bientôt commencer : la semaine dernière, les Allemands sont allés pendant la nuit chercher le docteur Rousset chez lui et l’on emmené. Tout ça parce qu’il était gaulliste et qu’il avait un poste émetteur de TSF chez lui.
Elle précisera, lors d’une conférence à l'Université de Lyon dans les années 1990, ses activités de résistance :
« À vélo, j’allais chercher chez l’imprimeur Eugène Pons des journaux clandestins comme Combat, Témoignage chrétien que j’emmenais dans un magasin où des diffuseurs les acheminaient. J’ai fait passer aussi des messages, de l’argent, des faux papiers. En novembre 1942, alors que Lyon est occupée par les Allemands, j’avais pris des cours de calligraphie. J’imitais la signature de commissaires de police sur des faux papiers. Cela se passait dans les sous-sols de la faculté de lettres. On avait un appariteur qui faisait le guet et donnait l’alerte en cas de danger. »
À suivre…
27 août 2020
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