Colette par elle-même

1ère partie - de l'enfance à ses débuts d'écrivains

Tout ce qui est écrit, comme les photographies, ont été extraits de différentes oeuvres de Colette : Claudine à l'école, La maison de Claudine, Sido, Les vrilles de la vigne, Mes apprentissages, L'envers du Music-Hall, La naissance du jour.

Je n'ai pas non plus étudié Colette à l'école. Maman me l'a fait découvrir à travers deux ouvrages phares de sa bibliographie : La sauvageonne, La naissance du Jour.
J'ai choisi d'illustrer l'existence de cette femme exceptionnelle en reprenant en grande partie ses écrits. Elle est sans doute une des premières féministe et pas seulement littéraire.

N'oubliez pas de cliquer sur les photos pour mieux les visualiser.

Colette parents

 

Colette enfant« Une enfant très aimée, entre des parents pas riches, et qui vivait à la campagne parmi des arbres et des livres, et qui n'a connu ni souhaité les jouets couteux: voilà ce que je revois, en me penchant sur mon passé...
Une enfant superstitieusement  attachée aux fêtes des saisons, aux dates marquées par un cadeau, une fleur, un traditionnel gâteau...
Une enfant qui, d'instinct, ennoblissait de paganisme les fêtes chrétiennes, amoureuse seulement du rameau de buis, de l'œuf rouge de Pâques, des roses effeuillées à la Fête-Dieu... »

« Notre maison à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Bourgogne) était une maison grave, revêche avec sa porte à clochette d'orphelinat, son entrée cochère à gros verrou de geôle ancienne, maison qui ne souriait qu'à son jardin.
D
e notre jardin nous entendions, au sud, Miton éternuer en bêchant et parler à son chien blanc dont il teignait, au 14 juillet, la tête en bleu et l'arrière train en rouge.
Au nord, la Mère Adolphe chantait un petit cantique en bottelant des violettes pour l'autel de notre église foudroyée, qui n'a plus de clocher.
À l'est, une sonnette triste annonçait chez le notaire la visite d'un client...
Que me parle-t-on de la méfiance provinciale ? Belle méfiance ! Nos jardins se disaient tout. »

Colette ado« Ma mère craignait qu'en grandissant je ne prisse "les pâles couleurs". Une à une, elle déterra de leur sable sec des bouteilles qui vieillissaient sous notre maison. J'eus des Château-Laroze, des Château-Lafitte, des Chambertins et des Cortins. J'ai tari le plus fin de la cave paternelle, godet à godet, délicatement. Ma mère rebouchait la bouteille centenaire et contemplait sur mes joues, la gloire des crus français. J'ai gardé de cette "initiation bourguignonne" un goût très sûr pour les vins de grand cru. »

« Adolescente, vous n'imaginiez pas quelle reine de la terre j'étais alors ! Solide, la voix rude, deux tresses trop serrées qui sifflaient autour de moi comme des mèches de fouet ; les mains roussies, griffées, marquées de cicatrices, un frond carré de garçon que je cache à présent jusqu'aux sourcils... Ah ! que vous m'auriez aimé, à cet âge, et comme je me regrette ! »

À 18 ans elle rencontre Henri Gauthier Villars dit "Willy" 33 ans, journaliste. Le séducteur parisien éblouit la sauvageonne provinciale... Elle l'épousera  3 ans plus tard le 15 mai 1893. 

Elle écrivit de lui :
Colette willy?« Un trouble regard bleuâtre illisible, le don des larmes à faire frémir, la voix merveilleusement voilée, une légèreté étrange d'obèse, une dureté d'édredon bourré de cailloux...
Que de richesses contradictoires, que de pièges variés ! »

« Un an, dix-huit mois après notre mariage, M. Willy me dit : « Vous devriez jeter sur le papier des souvenirs de l'école primaire. N'ayez pas peur des détails piquants, je pourrais peut-être en tirer quelque chose... Les fonds sont bas. » Je m'émus moins de la dernière phrase, leitmotiv quotidien varié pendant treize années, avec une inépuisable fantaisie, que de la première. Car je sortais d'une grave maladie dont je gardais l'esprit et le corps paresseux.
Mais ayant trouvé chez un papetier et racheté des cahiers semblables à mes cahiers d'école, leurs feuillets vergé, rayés de gris à barre marginale rouge... me remirent aux doigts, une sorte de prurit du pensum et la passivité d'accomplir un travail commandé...

Voilà comment je suis devenu écrivain. »

À suivre...

 

Commentaires

  • zouzounette40
    Il est déjà très tard alors je reviens demain pour lire cet article. J'ai visité les jardins de Colette au mois d'aôut cette année. J'ai appris un peu à la connaître et connaître sa vie. Il faut aussi que je lise ses livres. Mais en ce moment, je lis le livre de Muriel Robin " Fragile ". Bisous mon Fab.
    Dommage je ne peux pas te mettre une photo. Je ne me souviens plus comment il faut faire pour l'URL
    • fabulgone
      • fabulgoneLe 21/11/2019
      Je manque un peu de temps, car j'ai plusieurs autres projets sur des portraits de femmes d'exception. Malgré mes trois heures d'écriture par jour pour mes différentes activités, il me manque des journées vu qu'il n'y en a que sept par semaine. Je vis pleinement mes passions alors je ne vais surtout pas me plaindre. Bisous ma douce Zouzou
  • P'tite ruine
    • 2. P'tite ruine Le 12/03/2019
    C'est très original présenté ainsi avec un beau travail, un très bel hommage!
    Hâte de lire la suite!
    Bisous
    • fabulgone
      • fabulgoneLe 12/03/2019
      content que mon article vous ai plu. Je me suis fait un grand plaisir en l'écrivant. la suite arrive très vite.
  • Demi Pamplemousse
    • 3. Demi Pamplemousse Le 12/03/2019
    J’ai vraiment hâte de lire l’épisode suivant!
    Ce week-end je cours à la librairie !