L'éléphant s'évapore

Recueil de 17 contes

Cette série de dix-sept contes est une merveille d’originalité.
L'éléphant s'évaporeChaque histoire diffère des autres sans aucun point commun. Toutes commencent je dirais dans une sorte de réalisme domestique avant de dériver vers l’irrationnel, le fantastique, l’onirisme, la poésie… Chacune est une perle de taille et de couleur différente qui compose avec les autres, un collier fabuleux.
À quel moment commencent les digressions où les personnages, hommes ou femmes ou parfois les deux semblent attendre vainement que se réalise un événement qui ne se produira pas ?
Quel rapport existe-t-il entre l’enregistrement d’une cassette en réponse à une réclamation écrite concernant un achat et quatre kangourous ?
Pourquoi la rencontre pendant quelques minutes, avec une jeune fille cent pour cent parfaite qui se reproduira quatorze ans plus tard sera un fiasco ?
Qui est ce nain diabolique qui danse ? Qui sont ces employé(e)s qui travaillent dans des ateliers spécialisés (oreilles, pates, visage …) d’une fabrique pour reconstituer des éléphants vivants ?
Comment peut-on n’être jamais fatigué après 17 nuits sans sommeil ? Comment l’homme en vient-il à considérer que l’éléphant ne s’est pas échappé de son enclos, mais évaporé ?
À chaque fois, nous n’obtiendrons pas de réponse logique, mais dès le commencement d’un conte, il est presqu’impossible de s’en détacher jusqu’au point final. C’est un peu de l’addiction, non !
Murakami déploie entre poésie, humour et absurde cet art magistral qui n’appartient qu’à lui, un récit à l’éclat enchanteur.
Le paradoxe, en ce qui me concerne, c’est qu’à la fin de chaque conte, je ferme le livre, reste songeur quelques minutes avec l’envie d’apporter une suite au récit.
Je n’ai pas placé le livre dans une de mes bibliothèques une fois terminé. Je l’ai gardé près de mon bureau. J’ai écrit une suite à l’oiseau à ressort et je songe de temps en temps à faire de même pour les seize autres contes.
Pour tous les amoureux de la lecture, ce livre comme tous ceux de Murakami est incontournable.