Mamie Luger de Benoît Philippon
Truculente, elle trucide
Synopsis : Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière.
La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice.
Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave.
Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée, mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.
Benoit Philippon nous convie à une comédie désopilante avec une tueuse en série de cent deux ans, hilarante, irrespectueuse et mal embouchée. Oui, mais pas que, car la mamie indigne est aussi une femme sensible, sincère, aimante, passionnée et une féministe convaincue qui entend lutter contre la domination masculine et la violence faite aux femmes.
Ses moyens radicaux ne sont certes pas des exemples à suivre, mais comment ne pas adhérer à son engagement.
Cette histoire est belle, drôle, décalée avec de grands moments d'émotion et j'ai tout simplement adoré. Il est difficile voire impossible de ne pas se montrer dithyrambique dans notre appréciation, quand on a connu cette mamie si attachante.
C’est une femme truculente qui correspond au mélange de la définition ancienne de cet adjectif : qui a une apparence farouche et moderne : haute en couleur, pittoresque, qui étonne et réjouit par ses excès.
Quand on sait que trucider à la même racine latine truculentus : qui est d’apparence violente et si on considère le nombre de morts qui jalonnent la vie de l'héroïne ça me paraît une jolie étymologie !
Il est donc logique de conclure : Truculente, elle trucide.
6 avril 2021
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