Né sous une bonne étoile

Gustave et Mlle Bergamote

Avec « Né sous une bonne étoile, » Aurélie Valognes signe un de ses plus beaux romans. L’histoire de cet enfant en échec scolaire, nous bouleverse car malgré ses efforts, il n’obtient que de mauvais résultats et il finit par se convaincre comme on le lui répète, qu’il est un cancre. Ni autiste, ni dyslexique, il est simplement inadapté aux méthodes pédagogiques des établissements de l’enseignement public, jusqu’à ce que… mais je n’en dirai pas plus.
5 ne sous une bonne etoileUne fois de plus, la jeune romancière nous fait partager son empathie pour les gens, par la fluidité de son écriture, par sa positivité souriante où tout devient réalisable car ses héros adultes ou enfants acceptent la main tendue qui va leur permettre de rompre avec leur fatalisme implacable.
Ce livre m’a d’autant plus touché que j’ai bénéficié au cours de mon parcours scolaire de deux périodes qui ont éclairé mon chemin pour toujours. Je précise que je n’ai jamais subi de discrimination et que tout relève de ma responsabilité.
Au cours de l’enseignement primaire, grâce aux instituteurs et institutrices d’exception, je fus en permanence un premier de la classe. Au collège jusqu’en 4ème je me suis relâché devenant très moyen. Au début de la 3ème, ma sœur ainée était mon idole avec ses prix d’excellence et lors d’un 1er prix d’une épreuve organisée par le parlement européen, je la félicitais pour son talent.
« Si tu bossais un peu plus au lieu de rester très moyen, tu serais à mon niveau. » Premier choc et première période où je compris mon manque de rigueur. Je me mis au travail sérieusement et j’obtins même un très bon résultat au brevet des collèges, ainsi que l’accord du lycée prestigieux La Martinière pour mon entrée en seconde, en section horlogerie.
Et là ce fût la 2ème chance qui a conditionné mon destin. Discutant avec le professeur de français sur mes faibles résultats, je prétendis qu’en français on est doué ou pas. Il répliqua que le français comme toutes les autres matières c’est du travail et de l’effort. Me proposant son aide que j’acceptais, il m’a offert quelques heures par semaine et je me suis passionné pour les lectures, d’auteurs classiques et modernes, d’historiens et de philosophe et j’ai découvert un trésor : l’écriture. En terminale, lors de la remise de mes prix 2ème en français, 1er en allemand, 1er en géométrie dans l’espace et 2ème en dessin industriel, monsieur Pernod, mon maître, me suggéra de quitter l’industrie et de me recycler dans la communication et l’écriture.
Je vous passe mon cursus qui me permit de m’élever et de m’émerveiller dans ma carrière professionnelle, je devins le référent de la communication, de l’élaboration de rapports d’efficiences (mot qui me fait toujours sourire), d’écriture des discours des directeurs et des réponses aux politiques. J’ai transmis mes valeurs à mes filles qui ont transmis celles-ci à leurs enfants que j’ai suivis du CP au collège.
Alors oui, je peux affirmer : « Je suis né sous une bonne étoile. »
Comme le dit Aurélie Valognes : « L’école peut être une arme de destruction ou de construction massive. »
Lisez ce livre magnifique qui, sûrement, vous rappellera des souvenirs.

14 août 2022