Sergent Blandan

Héros du XIXe

Fils d’un employé d’octroi de la ville de Lyon, originaire du Jura, Jean-Pierre Hippolyte Blandan est né le 9 février 1819 rue de la Cage (actuellement rue Constantine) à Lyon. Il s’engage pour sept ans dans l’Armée d’Afrique. D’abord au  8ème de Ligne avant de se retrouver au 26ème de Ligne où il participe à la campagne d’Afrique. Le 1er Bataillon du 26ème Régiment d’infanterie débarque à Bône le 9 septembre 1837.
Il participe à tous les combats entre 1837 et 1842 se déroulant dans la province de Constantine. Avec le 2ème Bataillon, il rejoint Alger le 29 juin 1841. Son rôle consiste à harceler l’ennemi et aider au ravitaillement des places. Notre jeune Sergent Blandan se trouve à Boufarik dans le camp d’Erlon.
Le 11 avril 1942, à la tête d’une petite escorte composée de 20 hommes pour la plupart peu expérimentés, il a pour mission d’escorter le courrier de Boufarik à Blida. Le convoi quitte le camp à 6 heures et quelques kilomètres plus loin, ils sont au lieu-dit Beni Mered. De nombreux cavaliers arabes leurs tendent une embuscade et l’un d’eux qui les somme de se rendre est abattu par le Sergent. Il s'engage alors un combat inégal où malgré le nombre et le peu de munitions, les soldats français se battront avec courage. Dès les premiers coups de feu, un tiers du détachement est hors de combat. Le Sergent est lui-même blessé de trois balles, mais il continue à encourager les survivants qui se battent avec courage, audace et acharnement.
Avant de s’écrouler, il leur criera « Courage mes amis ! Défendez-vous jusqu’à la mort ! ». Ils parviendront à contenir entre 200 et 300 cavaliers ennemis avant qu’ils n’aient plus de munitions et qu’il ne reste que quatre combattants debout qui attendront vaillamment l’arrivée des renforts qui ont été alertés par les coups de feu. La horde arabe s’enfuit sans avoir pu voler le courrier ou couper une seule tête. Les blessés sont transportés à Boufarik. Parmi eux le Sergent Blandan respire difficilement. Le lieutenant-colonel Moris qui commandait la place le félicita ainsi que ses camarades de combat. Malgré les soins, il mourut de ses blessures le 12 avril et fut inhumé dans le cimetière du camp d’Erlon.

Un héros était né. Le petit soldat français fut l’objet d’un véritable culte de la part de la population de Boufarik et de son régiment. En 1884, le Conseil Municipal de Boufarik  décida d’ériger une statue en hommage au Sergent Blandan. Elle fut inaugurée le 1er mai 1887 Place Mazagran à Boufarik en présence du ministre de la guerre, le Général Boulanger et du Docteur Gailleton, maire de Lyon. Elle y resta jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. Elle fut transférée le 14 décembre 1963 avec les cendres du Sergent, replacées dans le socle, à la caserne Thiry de Nancy berceau du 26ème régiment d’infanterie ; le 7 avril 1990 elle sera déplacée rue du Sergent Blandan à Nancy.

Statue nouvellePremier monument BlandanLyon avait aussi participé à l’hommage rendu à cet héroïque soldat. La rue du Sergent Blandan le 26 avril 1887, remplaça la rue Saint Marcel qui existait depuis 1680. Trois ans plus tard le 22 avril 1900 sous l’impulsion du gouverneur militaire de Lyon, le Général Zédé et de Gailleton, une statue réalisée par le sculpteur lyonnais Thomas Lamotte avec piédestal conçu par l’architecte Dubuisson remplacera place Sathonay celle de Jacquard qui sera déplacée place de la Croix-Rousse.
Durant la dernière guerre mondiale, la statue de bronze fut récupérée par l’armée allemande pour être fondue et transformé en boulets de canon. Il faudra l’action du petit-fils du dernier survivant des compagnons du Sergent Blandan pour qu’enfin le 10 janvier 1962 soit inaugurée une nouvelle statue, réalisée par André Tajana aidé de Francisque Lapandery qui décédera avant la fin de l’exécution de la sculpture.
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La mort a rendu célèbre ce lyonnais pour son action héroïque en Algérie. Ces cendres reposent à Nancy et deux statues lui rendent hommage dont une dans sa ville natale. Peut-être aurez-vous une pensée pour cet homme lorsque vous vous bambanerez au bas des Pentes, place Sathonay.

18 avril 2020