Les Terreaux à Lyon
Une zone de sang
Il est des lieux maléfiques dont l'ambiance morbide ne se dissipe jamais complétement. Prenons pour exemple le quartier des Terreaux à Lyon. Avant l'arrivée des romains, Il fut prétendu sans preuves, qu'une secte de druidesses pratiquant un paganisme perverti, imposaient aux tribus, par leurs oracles infernaux, le sacrifice d'êtres humains. Elles procédaient aux sacrifices, à l'emplacement actuel du palais Saint-Pierre, actuel musée des Beaux-Arts, où se déroula ensuite dans cet ancien couvent, l'histoire sulfureuse des dames de Saint-Pierre.
C'est sur cette place que le bourreau œuvrait pour les exécutions publiques. Les bourreaux de Lyon avaient comme ceux de Paris le privilège de recueillir la graisse des suppliciés parcequ'ils en tiraient un onguent qui assouplissait les articulations et guérissait, croyait-on les rhumatismes. La Grèce et la Chine anciennes, allaient bien plus loin en cette voie : l'expérimentation médicale s'y pratiquait, non sur les animaux, mais sur les criminels. C'était la seule manière, pour eux, de payer leur dette de sang à la société.
Le bourreau qui exécuta en septembre 1642, Cinq-Mars et de Thou, deux conspirateurs en dentelle, se nommait François Rovan dit Carême. Après chaque exécution, il avait l'habitude de se promener longuement, de nuit, le long du Rhône pour se laver, disait-il.
Un scandale éclata à la fin du XVIIIe siècle, place des Terreaux : on s'aperçut qu'une femme, déguisée en homme, y exerçait la redoutable profession depuis des années. Était-elle la résurgence de ces druidesses sacrificatrices ? Pour donner le change, elle avait épousé une fille publique qui la trahit après trois années de vie commune à cause des sévices qu'elle subissait. La dame en rouge, sans doute lesbienne, était en plus une dsciple du marquis de Sade, c'est à dire une maniaque du fouet et des chaînes !
Condamnée à l'internement à Bicêtre (prison et hôpital d'aliénés), elle fut graciée parce qu'un bourreau demanda à l'épouser. Sous la Révolution, la guillotine remplaça, sur la place, les anciens échafauds. La Commission temporaire du tribunal révolutionnaire, siégeait dans une rue parallèle, la rue Sainte-Catherine.
La place où se tient l'Hôtel de ville et la statue Bartholdi est maintenant, avec ses terrasses de cafés couvertes, un lieu touristique et convivial.
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