La bataille des Cardinaux
Bataille navale de la guerre de sept ans
La Bataille des Cardinaux, du nom d’un récif de rochers au large duquel la bataille s’est déroulée, symbolise l’infériorité navale de la France au cours de la guerre de sept ans (1756-1763)
La Marine royale est parti de Brest pour rejoindre le Morbihan et détruire la flotte anglaise.
Le 20 novembre 1759 À 9h du matin, l’amiral Hawke est visible avec ses navires qui sont déjà rangés sur une ligne de bataille.
La flotte française de l’amiral de Conflans bien conscient du danger que représente Hawke, décide de se diriger vers la baie de Quiberon entre Belle-Île et l’Île Dumet, en doublant les Cardinaux pour se réfugier aux abords de la Vilaine. En effet, s'il y arrive, il deviendra difficile pour les Anglais de le suivre dans un espace aussi restreint.
À ce moment le vent souffle de l'Ouest/Nord-Ouest, la mer est grosse. Vers 14h, les Français accusent un vent d'Ouest et de forts grains. Parmi les navires français,qui sont au nombre de quatre, Le Magnifique subit le feu des Britanniques.
Le Héros se porte sur lui pour l'aider. Néanmoins dans le combat, Le Héros perd sa vergue de misaine et le grand perroquet. Les deux navires parviennent à se défaire de l'emprise des Anglais, non sans avoir subi de gros dégâts.
Le Formidable de Louis Saint André de Verger va aider ces navires à tenter de s'extirper du danger que représentent les Britanniques. Pendant deux heures et sans interruptions, il met en difficulté les navires anglais mais à 16h, il baisse pavillon et se rend. À son bord, il n'y a que des cadavres de matelots et soldats. Les deux frères de Verger sont morts, Pas moins de 250 morts et 250 blessés sont à déplorés.
Toutefois, à son bord, se trouve Jean-François de La Pérouse qui a survécu au combat, blessé par deux fois. Prisonnier puis libéré Il sera appelé à un destin tout à fait inhabituel...
Alors que Conflans vient de passer les Cardinaux à bord du Soleil Royal en début d'après-midi, c'est une immense mêlée générale qui s'annonce dans une mer déchaînée et dans un espace restreint.
Le Thésée vient à son secours. Mais alors qu'il avait fait feu et opérait un changement de bord, ses sabords de sa batterie basse étaient restés ouvert. De grands paquets d'eau s'y engouffrent. En quelques minutes, le navire coule emportant avec lui son capitaine Guy François de Kersaint de Coêtnemprun et 800 hommes.
Le Superbe venu à la rescousse subit le même destin funeste que Le Thésée en n'ayant pu contenir les paquets d'eau rentrant à travers les sabords.
Les combats cessent vers 17h15 quand la nuit tombe.
Sept navires français décident de partir en direction de la rade de l'Île d'Aix, sept autres rejoignent la Vilaine. Pendant ce temps, Le Soleil Royal et Le Héros, ne sachant pas où en sont exactement les autres navires, mouillent à la Turballe tous feux éteints. Ils ne le savent pas mais ils sont à proximité de la flotte anglaise. Epilogue tragique Le Soleil Royal et le Héros sont incendiés le surlendemain du combat près du Croisic.
Le bilan est terrible pour la marine française, trois navires ont coulé, deux ont été brûlés, un a été capturé et 2 500 hommes sont morts. Les Anglais ne déplorent que deux navires échoués sur le même haut-fond pour un total de 300 morts.
L’amiral de Conflans ne sera pas sanctionné mais sera « invité » à se retirer sur ses terres et deviendra la risée de beaucoup. Toutefois, lorsque les autorités viennent à dresser des conclusions sur l'état de la Marine royale, il est souligné que certains capitaines ont désobéi, que le recrutement et l'entraînement des équipages est à revoir, que des améliorations sur les navires auraient pu être effectuées... La Marine royale ne pourra plus prétendre à dominer les mers comme l'a fait son homologue britannique. Mais les Français tireront des leçons de ce conflit et c'est une Marine totalement différente qui fera son apparition dans les trente prochaines années...
29 avril 2021
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