L’hygiène des autrefois à nos jours
C'était mieux avant !!!
Où la façon de se laver passa du public au privé et même fut privé d’eau.
Au Moyen-Age et jusqu’au XVe siècle l’eau symbolisait la fête et la jouissance. Chaque grande ville possédait son établissement de bains publics avec des musiciens et des repas servis dans le bassin. Il va sans dire que l’église condamnait ces lieux de débauches. Dixit le prêche du vicaire général des moines cordeliers : « Ne donnez pas à vos fils la liberté et l’argent pour aller au lupanar, aux étuves et aux tavernes ». Lorsque dans les milieux nobles le bain était pris à domicile, c’était aussi sans discrétion car il avait lieu en public et s’apparentait à une cérémonie festive.
Au XVe et XVIe siècle, à la Renaissance, l’eau fait peur car après les grandes épidémies de peste, elle est accusée de propager les maladies et de rendre le corps poreux. Les bains publics ferment, fini les ablutions, place à la toilette sèche. On ne se lave plus que les mains et pour le reste, visage et parties odorantes du corps il faut utiliser un linge d’un blanc immaculé et changer le plus souvent possible de vêtements. C’est désormais le linge qui lave.
XVIIe et XVIIIe siècle - Dans les milieux bourgeois, dans la chambre, une table est recouverte d’un linge blanc sur lequel sont disposés le miroir, les accessoires et les onguents ; ce meuble s’appelle « la toilette ». C’est l’origine du mot actuel qui a changé de sens car si ce mobilier existe encore de nos jours, il se nomme « la coiffeuse ». Parmi les onguents, citons : le fard à base de céruse (oxyde de plomb très toxique) aux propriétés blanchissante, ou à base de graisse de mouton et de produits orientaux comme la poudre de riz. Les domestiques participent à ce cérémonial et les visiteurs des deux sexes y sont tolérés. La propreté se juge à la parure. Hommes et femmes se poudrent abondamment surtout pour masquer les défauts de la peau souvent marquée par la vérole. Ils s’aspergent copieusement de parfums pour couvrir les fortes odeurs corporelles. Vers le milieu du XVIIIe siècle l’eau fait un timide retour en vantant les vertus tonifiantes du bain froid. Mais la pratique reste rare (lire le premier volume des aventures de Nicolas le Floch, commissaire au Châtelet dans la France de Louis XV : « L’énigme des Blancs-Manteaux » Où le commissaire se montre attaché à son hygiène corporelle).
XIXe siècle, le retour de l’hygiénisme – Retour des ablutions, le plus souvent « partielles » qui se limitent à des bains de pieds, de siège ou à des frictions humides. Apparaissent alors, les bidets et les pédiluves. La propreté devient à cha peu, une priorité de santé publique, vitale pour lutter contre les maladies. Il faut se laver fréquemment et entièrement avec du savon dont la fabrication industrielle en 1860 en généralisera l’utilisation. Assis dans un baquet (tub) on s’asperge d’eau et les plus aisés possèdent une baignoire.
Du XXe siècle à nos jours – Dans les grandes villes, au début des années 1900, l’eau courante est progressivement distribuée à tous les étages, même s’il faut aller la chercher sur le palier, car il faudra attendre les années 1980 pour que tous les foyers en bénéficient. Cela conduit à l’apparition d’une pièce close dédié uniquement à la toilette, la salle de bains. La généralisation de la baignoire, fait que le bain n’est plus une simple mesure d’hygiène mais aussi un moment de détente et de plaisir. L’évolution depuis une vingtaine d’années avec les soucis d’environnement et d’économie d’énergie, conduit à une multiplication des cabines de douches en remplacement des baignoires.
Ce n’était peut-être pas si mieux que ça avant !
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