Diviciac
Le dernier des druides
Tout commença en – 61 av. J.C. quand Diviciac se rend à Rome pour plaider la cause de son peuple Éduen vaincu par la tribu voisine des Séquanes.
Face au Sénat, appuyé sur son bouclier, il s’exprime dans un latin parfait et fait forte impression.
Cicéron lui offre l’hospitalité, fasciné par ses connaissances dont il dira :
« Les choses du futur lui étaient connues par les augures (vol ou chant des oiseaux) ou les conjonctures par l’interprétation des songes ».
De son côté, Jules César en quête de gloire militaire, en fait son plus proche conseiller. Diviciac l’informe sur l’esprit des Gaulois :
« Notre civilisation touche à son terme, nos guerriers ne savent plus se battre et nos druides ont perdu le sens du sacré ».
Il parvient donc à convaincre César d’intervenir en Gaule pour chasser les Séquanes et rétablir son peuple.
Nous le retrouvons en – 58 aux côtés du général romain et à la tête de la troupe éduennes, quand les Helvètes avaient envahi la Gaule.
Il porte des braies (pantalon) et une tunique serrée à la taille, par-dessus laquelle il a enfilé une fine cotte de maille. Son épée cachée dans un fourreau d’argent, a la garde ciselée d’or et sertie de pierres précieuses.
Précisons que les druides ne peuvent participer à une bataille et exceptionnellement ici, Diviciacus, comme le nommait César, se comportait en chef de guerre sans combattre.
Cette fois encore César chasse les envahisseurs et rétablit la paix. Mais bientôt, il montre son appétit de conquête insatiable.
Les Gaulois inquiets tiennent en novembre – 58 les assises des druides en terre Carnute. Après le sacrifice d’un taureau aux dieux Lugos et Sucellos, Diviciac et l’Assemblée se déclarent alors hostiles à César.
En – 57, informé par ses espions, César capture Diviciac et son frère Dummorix qui était chevalier, chef de la cavalerie éduenne. Ils parviennent à s’échapper, mais se font rattraper par la cavalerie romaine. Dummorix est tué par les centurions, pas Diviciac qui disparaît et n’apparaît plus dans aucun texte, après cette date !!!
A-t-il bénéficié de ses pouvoirs druidiques ? Avec lui s’éteint le monde des prêtres en blanc !
Effectivement, après la conquête de la Gaule, les Romains s’empressèrent de réduire à néant « la religion cruelle et barbare des druides » comme le souligna l’auteur latin Suétone.
En complément il faut préciser que Diviciac, membre du peuple des Éduens est le seul druide de l’Antiquité dont l’existence est historiquement avérée.
Les autres, dont les noms nous sont parvenus notamment par le biais de la littérature irlandaise médiévale, ne sont connus que par l’intermédiaire des mythologies et en particulier la mythologie celtique, tels Cathbad ou Coirpre.
29 juillet 2020
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