Les Apparences
un film de Marc Fitoussi
Vienne, ses palais impériaux, son Danube bleu et… sa microscopique communauté française. Jeune couple en vue, Ève et Henri, parents d’un petit Malo, ont tout pour être heureux. Lui est le chef d’orchestre de l’Opéra, elle travaille à l’Institut français. Une vie apparemment sans fausse note, jusqu’au jour où Henri succombe au charme de l’institutrice de leur fils.
Marc Fitoussi réalisateur et scénariste, engage d’abord son film sur les rails d’une étude de mœurs à la Chabrol, avant de le faire dévier vers le film noir à la Clouzot (Les Diaboliques), mâtiné de quelques scènes que n’aurait pas reniées Hitchcock. Une critique lapidaire qui colle bien avec le film.
Le début nous montre une Eve particulièrement antipathique dans le rôle de cette femme un peu hautaine, parvenue et mondaine qui, dès la toute première scène humilie sa mère lui fait honte de par ses origines.
Les réunions élitistes qui suivent sont un peu caricaturales puis le film surprend lorsque Karin Viard, épouse trahie se montre une nouvelle fois exceptionnelle à la performance azimutée et qui va se faire rattraper par le jeu pervers qu’elle va elle-même enclenché.
Loin des femmes un peu délurées qu’on lui fait parfois incarner elle est ici juste comme il faut de froideur en animal blessé sans pitié aucune. C’est en cela qu’elle qualifie de jubilatoire son rôle dans ce film.
Elle est très bien, servie et accompagnée dans ce rôle diabolique par Benjamin Biolay qui a beaucoup de présence, en époux désabusé et taiseux ce qui comble largement le fait qu'il ait peu de dialogue. Il prend pour maîtresse Laetitia Dosch, l’institutrice de leur fils.
J’en suis heureux car j’apprécie beaucoup cette actrice qui m’a impressionnée dans son rôle génialement survolté du film Jeune femme et ici elle parfaite en fausse sensible parvenant à déjouer le piège tendu par Eve.
Son rôle est plus que secondaire à mes yeux, et d’ailleurs les seconds rôles tiennent bien leur place comme Pascale Arbillot, Clémence, à l’impressionnante filmographie et Evelyne Buyle touchante.
Bravo aussi à Lucas Englander en psychopathe dérangé et dérangeant.
Un scénario tiré au cordeau et un suspense savamment dosé avec de nombreux plans séquence. Ce film très abouti en ce qui me concerne, fait partie de mes préférés depuis la reprise des cinémas en juin.
Opinion des gens :
Presse (31 titres) – 74% de positif dont 54% de 4/5 et en négatif 23% de passable et 3% de mauvais.
Spectateurs (82 critiques) – 68% de positif dont 11% de 5/5 et 21% de 4/5 et en négatif 19% de passable et 13% de mauvais.
Notation (516 personnes) – 33% ont adoré, 56% ont aimé et 11% ont été déçus.
Nationalité : Français, Belge. Genre : suspense, étude de mœurs.
01 octobre 2020
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