Jumbo de Zoé Wittock

Avertissement

L’info qui suit n’est pas un canular ! Erika, une ancienne militaire américaine de l’US Air Force est objectophile. Elle fait partie de la quarantaine de personnes dans le monde éprouvant de réels sentiments envers les objets. Son premier amour était Lance, un arc avec lequel elle a fait de la compétition. Les années passant, Erika a connu d’autres amours, du Golden Gate Bridge au mur de Berlin. Elle a effectivement « épousée » la Tour Eifel en 2007. Elle a réussi à officialiser le mariage aux États-Unis après une longue et coûteuse procédure. Dorénavant, le nom Eiffel figure sur son passeport et son permis de conduire. Selon les psychologues, pour ces femmes fragiles et désespérément seules, les objets sont rassurants, car au moins ils ne les laisseront pas tomber.

C’est de cette histoire vraie que s’est inspirée Zoé Wittock pour réaliser son film.

Film Fantastique

Jumbo est l’histoire improbable et pourtant bien réalisée de Jeanne, une jeune femme introvertie et timide, qui travaille comme gardienne de nuit dans un parc d’attraction. Elle vit une relation fusionnelle avec sa mère, l’extravertie Margarette. Alors qu’aucun homme n’arrive à trouver sa place dans son coeur, Jeanne se met à développer de plus en plus de sentiments pour “Jumbo”, une des attractions du parc.

Jumbo afficheEntre le drame, la comédie et le fantastique, “Jumbo” est un objet qui parle d’amour de façon presque réelle dans cette histoire crédible malgré le côté surréaliste et inattendu des scènes de nuit. Zoé Wittock la réalisatrice a su saisir la candeur du visage de Noémie Merlant tout en érotisant son corps de femme, faisant de l’actrice une Jeanne, lunaire et solitaire, fusionnant douceur et sensibilité. On assiste alors à une relation surprenante et surnaturelle qui voit le jour entre la jeune femme et la machine et nous impressionne, en particulier dans les plans séquences où s'unissent peau et métal.

De son côté, Emmanuelle Bercot est magnifique en mère raisonnée, extravertie, aimante et dure et dans la relation fusionnelle entre la mère et sa fille. Elles sont toute deux complémentaires et en symbiose parfaite.
Jumbo de son côté, par ses maladresses et son charme gauche, évite le ridicule que son sujet pouvait entraîner ; c’est sans aucun doute grâce à une bienveillance de tous les instants de la réalisatrice pour son personnage mécanique atypique. Ce conte amoureux fantastique finit par nous emporter et nous troubler tant l'idée est originale et fantasmagorique.

Bercot et MerlantLa bande-son qui nous accompagne tout au long du film, créée par Thomas Roussel, est totalement réussie.
Saluons la performance de Noémie Merlant, encore une fois étourdissante après sa prestation remarquable que j’avais aimée dans Portrait de la jeune fille en feu. Quelle que soit son rôle et la partition qu'elle ait à interpréter, elle me semble capable de tout jouer avec un culot et une intensité ébouriffants.

Un film qui s’adresse à un public pas forcement cinéphile et plus attiré par les contes atypiques, originaux où les acteurs nous montrent des sentiments très forts. On aime ou pas, difficile d’orienter sans être partial car je suis assez proche des 5/5, même si je n’irais pas jusque-là.

Opinion des gens :
Presse (16 titres) – 56% de positif dont 20% de 4/5 et en négatif, 40% de passable et 4% de mauvais.
Spectateurs (30 critiques) – 74% de positif dont 26% de 5/5 et 30% de 4/5 et en négatif 13% de passable et 13% de mauvais.
Notation (130 personnes) – 65% ont aimé ce film.

Nationalité : Belge, Français, Luxembourgeois. Genre : Fantastique et inspiré d’un fait réel.

08 juillet 2020