Adieu les cons
comédie burlesque et tragique d'Albert Dupontel
Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu’elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.
Albert Dupontel garde ici son style avec une caméra exubérante et des personnages paumés dans leur solitude, la tragédie burlesque de la vie défaillante. Il ne manque rien à cefilm : l'émotion, le rire, la folie, l'absurde, la vérité, la vie qui défile, qui déchire les certitudes et creuse les inégalités. Et quand il "se moque" du handicap, et pas qu'un peu, c'est avec la tendresse infinie de la dérision.
Bien sûr, cette histoire n’a ni queue ni tête. Elle est construite autour d’une accumulation de coïncidences et de miracles. Toutes aussi peu crédibles les unes que les autres, ces incohérences n’enlèvent pourtant rien au plaisir qu’on prend à suivre les personnages. Il faut dire que le trio d’acteurs est incroyable.
Virginie Efira n’a jamais été aussi fraîche ni aussi émouvante ; elle est exceptionnelle dans ce rôle qui complète sa filmographie presque sans pareil dans le cinéma français contemporain.
Albert Dupontel donnerait presqu’envie de tomber dépressif et de se mettre à l’encodage.
Quant à Nicolas Marié, il introduit avec son personnage d’aveugle clairvoyant, habillé comme le Joker de "Batman", la touche de folie qui achève de faire basculer le film dans de la pure bande-dessinée.
Les spectateurs ont aussi plébiscités l’outrance d’une certaine technocratie et d’une police d’état, des barbouzes qui ne sont pas de vrais policiers. C’est aussi la satire d’une société rivée sur ses portables et le risque d’ingérence dans la vie personnelle.
Albert Dupontel était invité d’honneur du Festival Lumière 2020. Dans le bel hommage qui lui a été rendu le vendredi 16 octobre, il fut considéré comme « un comique provocateur devenu l’un des cinéastes français les plus importants. Sans rien perdre de sa liberté. » Comme c’était aussi la rétrospective des films d’Audiard, quelqu’un, parodiant la citation « les cons ça ose tout c’est à ça qu’on les reconnait », rajouta : « avec son film Adieu les cons, Dupontel ose tout, c’est à ça qu’on le reconnaît ».
Opinion des gens :
Presse (36 titres) – 77% de positif dont 23% de 5/5 et 51% de 4/5 et en négatif 13% de passable et 10% de mauvais.
Spectateurs (110 critiques) – 91% de positif dont 23% de 5/5 et 58% de 4/5 et en négatif 6% de passable et 3% de mauvais.
Notation (785 personnes) 66% ont adoré, 29% ont aimé, 5% ont été déçus.
Nationalité : Français. Genre : comédie burlesque et tragique.
22 octobre 2020
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