La Vérité
film de Hirokazu Koré-Eda
Fabienne, icône du cinéma, est la mère de Lumir, scénariste à New York. La publication des mémoires de cette grande actrice incite Lumir et sa famille à revenir dans la maison de son enfance. Mais les retrouvailles vont vite tourner à la confrontation : vérités cachées, rancunes inavouées, amours impossibles se révèlent sous le regard médusé des hommes. Fabienne est en plein tournage d’un film de science-fiction où elle incarne la fille âgée d’une mère éternellement jeune. Réalité et fiction se confondent obligeant mère et fille à se retrouver...
Hirokazu Kore-Eda est le réalisateur japonais qui avait remporté la palme d’or au festival de Cannes en 2018. Son cinéma est fait de chroniques familiales et il affronte avec une grande douceur, le deuil, le mensonge, l'abandon, la culpabilité, la difficulté d'être parents, la solidarité des enfants. Il avait été primé pour sa délicatesse, ses qualités de mise en scène et pour son approche novatrice, non spectaculaire et quasiment documentaire du cinéma de fiction. Les critiques professionnels saluent ici ce côté irréprochable.
Mais, en brassant dans ce long-métrage, plusieurs thèmes, la famille, le cinéma, la relation mère-fille, le temps qui passe, les souvenirs, le réalisateur n'en traite vraiment aucun à fond. Quelques scènes sont drôles, d’autres belles et émouvantes et les seconds rôles sont tous parfaitement bien tenus et nous regrettons qu’ils demeurent dans l’ombre, sauf peut-être l'excellente gamine, qui joue superbement la petite-fille, dans sa gestuelle et sa naïveté.
Nous sentons bien que Kore-eda a voulu se faire plaisir en faisant tourner les deux actrices françaises avec la caméra centrée sur le personnage de Fabienne, irrésistible Catherine Deneuve qui se montre odieuse à souhait mais touchante, faisant preuve d'une belle autodérision. Le duo fonctionne parfaitement avec Juliette Binoche. Les dialogues acérés et la relation mère fille sont digne d’un film d’Ingmar Bergman.
Les qualités du film se situent bien dans le talent des acteurs, le texte, le charme des décors, la fine analyse des relations, les réflexions sur le cinéma d’hier et d’aujourd’hui et la réflexion sur le jeu illimité de l’actrice, même si le scénario nous laisse un peu sur notre faim. Reste que le regard sur le petit monde du cinéma mérite le déplacement.
Opinion des gens : Presse (31titres) – 90% de positif dont 16% de 5/5 et 55% de 4/5 et en mauvais, 7% de passable et 3% de mauvais. Spectateurs (90 critiques) – 50% de positif dont 14% de 4/5 et 9% de 4/5 et en négatif, 15% de passable et 35% de mauvais. Notation (450 personnes) – 56% ont aimé le film.
Nationalité : Japonais, Français. Genre : société, milieu du cinéma, famille
27 décembre 2019
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