J'irai où tu iras

comédie dramatique de Géraldine Nakache

Vali et Mina sont deux sœurs que tout oppose, éloignées par les épreuves de la vie. L’une est chanteuse, rêveuse et émotive. L’autre est thérapeute, distante et rationnelle. Leur père aimant finit par trouver l’occasion rêvée pour les rassembler le temps d’un week-end et tenter de les réconcilier : Vali a décroché une audition à Paris et c’est Mina qui va devoir l’y emmener malgré son mépris pour la passion de sa sœur. C’est une histoire de retrouvailles, une histoire d’amour entre deux sœurs, l’histoire d’une famille qui s’aime mais qui ne sait plus se le dire.

Affiche J'irai où tu irasGéraldine Nakache en tant que réalisatrice et scénariste dessine très finement le portrait de ces deux sœurs qui vont se révéler à nos yeux, entre souffrance et solitude, avec beaucoup de justesse et d’émotion. Elle a ciblé avec beaucoup de tact et d’exactitude la nature humaine dans sa complexité, qu’il s’agisse du rapport à soi-même et aux autres.

Si Leila Bekhti se montre distante, fermée et verrouillée, alors que Géraldine Nakache semble plus ouverte et chaleureuse, nous nous apercevons que ce ne sont que des façades qui se craquelle doucement au fur et à mesure de leurs retrouvailles.

Les deux amies dans la vraie vie sont au top comme à chaque fois. Leila, sa grâce, sa maitrise et son regard et Géraldine qui sait nous faire passer des émotions fortes tout en restant simple. Si nous rajoutons le très délicat Patrick Timsit, excellent en père aimant qui cache sa maladie et son angoisse en jouant de lui-même et avec lui-même, on finit par avoir un trio tendre et très touchant !

Les personnages sont tous bien travaillés, chacun avec sa sensibilité et ses traits de caractère qui bien souvent sont drôles et touchants. Le trait est certes appuyé sur les fans de Céline Dion, mais reconnaissons qu’il est étonnant d’aborder la relation humaine avec autant de simplicité et de vérité, sans artifice ni rebondissement facile ; ils sont plus émouvants et pathétiques que des caricatures. J’ai eu un petit coup de cœur pour Pascale Arbillot l’hôtesse d’accueil, que j’ai trouvée rayonnante et profondément humaine.

Précisons quand même que nous ne sommes pas dans une simple comédie. Entre moments drôles et d’autres plus difficiles et éprouvants, cette histoire nous atteint vraiment en mettant à nu, avec beaucoup de pudeur, toute la difficulté de communiquer afin de surmonter le danger de la solitude, comme la vieillesse et la maladie.

Un superbe moment de cinéma, un très beau film sans esbroufe, sans chichi mais tout simplement essentiel et juste !

Opinion des gens :
Presse (22 titres) – 77% de positif dont 41% de 4/5 et en négatif, 18% de passable et 5% de mauvais.
Spectateurs (80 critiques) – 58% de positif dont 17% de 5/5 et 30% de 4/5 et en négatif 24% de passable et 18% de mauvais.
Notation (450 personnes) 66% ont aimé ce film.

Précisons que le jour de sa sortie, 50 300 spectateurs sont venus voir le film, le classant en tête devant Gemini Man et Alice et le Maire.

Nationalité : France. Genre : comédie dramatique, famille.

6 octobre 2019