Gloria mundi
film de Robert Guediguian
Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria. Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie… En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n’a plus rien à perdre, va tout tenter pour les aider.
Dans ce nouveau long-métrage de Robert Guédiguian, il y a beaucoup d’amertume, comme une nostalgie, un regret d’un monde qui n’avait certes rien d’idyllique, mais qui laissait place à la générosité, au partage, à la fraternité, à la solidarité tandis qu’aujourd’hui, nous vivons une crise individualiste qui fait la part belle à l’égoïsme, au chacun pour soi.
Nous avons toujours nos anciens : Daniel (Gérard Meylan), qui sort de trente années de réclusion et qui revient à Marseille, tout heureux de voir Gloria, sa petite-fille, tout en retrouvant Sylvie (Ariane Ascaride), son ex-femme dont le nouveau compagnon se nomme Richard (Jean-Pierre Darroussin). Ces trois-là, malgré les duretés de la vie et les boulots mal payés, ont encore le cœur sur la main, en particulier dès qu’il s’agit de leurs proches. Mais qu’en est-il des plus jeunes contraints de se débrouiller comme ils peuvent dans une société de plus en plus divisée, uberisée, une société qui se moque de la solidarité.
« On est des moins que rien ! », s’écrie Mathilda (Anaïs Demoustier), la mère de Gloria obligée de survivre grâce à un petit boulot précaire, et son cri résonne dans le vide après que les malheurs surviennent en cascade avec l’agression de son mari Nicolas (Robinson Stévenin), qui se trouve dans l’incapacité de travailler.
Le constat que fait Robert Guédiguian semble sans appel car Aurore (Lola Naymark), la demi-sœur de Mathilda, et Bruno, (Grégoire Leprince-Ringuet), son compagnon, se moquent comme d’une guigne de toutes les formes de solidarité ou de compassion.
Bien sûr, nous avons le jeu parfait d’Ariane Ascaride qui a obtenu le prix d’interprétation féminine à la Mostra de Venise et comme toujours les acteurs sont parfaits avec Anaïs Demoustier qui est ici touchante et révoltée. Bien sûr la bande son avec la musique de Ravel est parfaite. Mais trop de noirceur et une conclusion tragique presque téléphonée, nous mettent mal à l’aise.
Un film aboutit mais sombre que je conseille aux fidèles de Guédiguian et ses acteurs fétiches toujours aussi charismatiques. J’inclus bien évidemment la petite nouvelle (4e film avec le réalisateur) Anaïs Demoustier, toujours précise, scintillante et talentueuse.
Opinion des gens :
Presse (31 titres) – 97% de positif dont 22% de 5/5 et 54% de 4/5 et 3% de passable.
Spectateurs (107 critiques) – 70% de positif dont 15% de 5/5 et 38% de 4/5 et en négatif 18% de passable et 12% de mauvais.
Notation (590 personnes) – 67% ont aimé le film.
Nationalité : Français. Genre : Drame familial et social.
26 décembre 2019
Ajouter un commentaire