Chanson douce

Drame de Lucie Borleteau

Paul et Myriam ont deux enfants en bas âge. Ils engagent Louise, une nounou expérimentée, pour que Myriam puisse reprendre le travail. Louise se montre dévouée, consciencieuse, volontaire, au point que sa présence occupe une place centrale dans la famille. Mais très vite les réactions de Louise deviennent inquiétantes.

Chanson douce afficheLucie Borleteau, réalisatrice et coscénariste, nous propose l’adaptation d’un livre de Leila Slimani (prix Goncourt 2016) lui-même inspiré d’un fait divers ayant défrayé la chronique à New York en 2012. Je n’avais pas lu le livre et ne connaissais pas le fait divers et j’y suis allé pour Karine Viard et Leila Bekhti que j’apprécie et si j’avais connu le drame, peut-être que je n’aurais pas été voir ce film !

Les critiques spectateurs et des professionnels comme la notation des personnes se rejoignent avec 2/3 de positif et 1/3 de négatif. C’est rare pour être signalé.

Ceci étant nous pouvons dire que le film est porté par Karine Viard, excellente en nounou faussement parfaite. Elle est hallucinante, émouvante, glaçante et incarne intensément son personnage trouble. Leila Bekhti et Antoine Reinartz sont un peu moins convaincants dans le rôle des parents, même si leur partition reste maîtrisée. Nous pouvons penser qu’ils manquent de crédibilité devant l’absence de leur réaction après certains épisodes, surtout dans notre société méfiante. Mais il faut reconnaître que la nounou s’est montrée particulièrement manipulatrice vis-à-vis d’eux.

La toute jeune Mila, jouée par Assya Da Silva, mérite un bonus ; elle est parfaite tout au long du scénario.

Au fur et à mesure de la dérive psychologique de la nourrice, la tension devient omniprésente. Nous nous doutons que quelque chose va se passer sans déterminer quoi ni quand. Notre malaise va grandissant jusqu’au dénouement tragique. Le mélange de genres différents : critique sociale, suspense, polar, aurait peut-être nécessité de rendre Karine Viard plus psychopathe, mais c’est le choix de la réalisatrice qui, pour ménager le suspense n’a pas commencé le film comme écrit dans le livre où la fin est le début (selon les critiques de ceux qui ont lu l’ouvrage).

Par contre un point positif réside dans l'exploration de la psychopathie au féminin, ce qui est rare, car dans les films, 90 % des psychopathes sont des hommes. Je ne saurais recommander ce long métrage aux personnes sensibles malgré qu’il soit très bon sans être un chef d’œuvre.

Opinion des gens : Presse (31 titres) – 70% de positif dont 10% de 5/5 et 40% de 4/5 et en négatif 20% de passable et 10% de mauvais. Spectateurs (83 critiques) – 65% de positif dont 17% de 5/5 et 17% de 4/5 et en négatif 23% de passable et 12% de mauvais. Notation (430 personnes) – 63% ont aimé ce film.

Nationalité : Française. Genre : suspense psychologique et chronique sociale.

27 novembre 2019