La vie scolaire
comédie sociale de Grand Corps Malade et Mehdi Idir
Une année au cœur de l'école de la république, de la vie... et de la démerde ! Samia, jeune CPE novice, débarque de son Ardèche natale dans un collège réputé difficile de la ville de Saint-Denis. Elle y découvre les problèmes récurrents de discipline, la réalité sociale pesant sur le quartier, mais aussi l'incroyable vitalité et l'humour, tant des élèves que de son équipe de surveillants. Parmi eux, il y a Moussa, le Grand du quartier et Dylan le chambreur. Samia s'adapte et prend bientôt plaisir à canaliser la fougue des plus perturbateurs. Sa situation personnelle compliquée la rapproche naturellement de Yanis, ado vif et intelligent, dont elle a flairé le potentiel. Même si Yanis semble renoncer à toute ambition en se cachant derrière son insolence, Samia va investir toute son énergie à le détourner d'un échec scolaire annoncé et tenter de l'amener à se projeter dans un avenir meilleur...
Grand Corps Malade et Mehdi Idir signent une nouvelle comédie, juste et sensible, sur un collège. S’il y a autant d’humour que de gravité dans "La Vie scolaire", nous retenons surtout l’immense générosité à l’égard de ces personnages auxquels on s’attache dans leur force et leur faiblesse.
La verve et la vitalité des collégiens, des jeunes acteurs désarmants de naturel, illuminent ce long métrage, presque documentaire, et donnent lieu à des échanges hilarants. Il en va de même pour le corps enseignant, même si c’est un peu exagéré.
Dans le rôle de Samia, Zita Hanrot réalise une prestation de qualité. Dynamique, rayonnante et à la fois sensible dans l'interprétation de son personnage, elle crédibilise plutôt bien les différentes casquettes du métier du CPE en termes de posture et de positionnement.
Le jeune Liam Pierron qui incarne Yanis a sans doute le rôle le plus difficile des élèves et même s’il lui arrive de sur-jouer, il parvient à faire passer l’image de ce jeune de banlieue qui dérape doucement, chambreur, plein de bagout mais très mal dans sa peau, qui se cherche sans jamais se trouver et montre son désarroi à fleur de peau.
Nous aimons Farid le mytho et ses excuses surréalistes joué par Hocine Mokando qui a bénéficié de dialogues très bien ciselé ainsi que Gaspar Gevin Hie, qui est le joyeux drille qui se pète le nez.
Les seconds rôles sont nombreux, biens écrits et parfaitement tenus, que ce soit entre autres, par Alban Ivanov dans un rôle aussi décalé que celui qu’il tenait dans « Patients », Soufiane Guerrab en prof de math visiblement sous le charme de la CPE, Antoine Reinartz en prof dépassé ou Redouanne Bougheraba en prof de sport aussi farfelu que son langage est fleuri.
Alors oui, le film frôle parfois la caricature mais sans se laisser prendre au piège. La bande son est très bonne et niveau cadrage et mise en scène, certain plans sont franchement bien filmées. Certains trouveront que ce film est un peu trop idyllique et une vraie publicité pour l’embauche des enseignants en zone difficile, mais il suffit de voir les plans séquences en dehors du collège pour comprendre que nous sommes bien dans une zone défavorisée où tous ne s’en sortiront pas, alors acceptons ce moment de fraicheur comme un arc-en-ciel sous la pluie.
Mais comme tous les films, on peut ne pas aimer.
Opinion des gens :
Presse (22 titres) – 90% de positif dont 55% de 4/5 et en négatif 10% de passable.
Spectateurs (115 critiques) – 86% de positif dont 32% de 5/5 et 40% de 4/5 et en négatif 6% de passable et 8% de mauvais.
Notation (630 personnes) – 78% ont aimé ce film.
Nationalité : France. Genre : Comédie sociale traitée certes avec légèreté mais avec en filigrane les difficultés du réel qui ne sont pas occultées.
29 août 2019
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