Joel
Une enfance en Patagonie
Ne pouvant pas avoir d’enfant, Cecilia et Diego, qui viennent d’emménager dans une petite ville de la Terre de Feu, attendent depuis longtemps de pouvoir adopter. Alors qu'ils n'y croyaient plus, l'arrivée soudaine de Joel, un garçon de 9 ans au passé tourmenté, va bouleverser leur vie et l'équilibre de toute la petite communauté provinciale.
Carlos Sorin, argentin, réalisateur, scénariste, qui avait obtenu en 2012 six nominations pour son film Jour de pêche en Patagonie, revient au sud de la Patagonie, pas loin d’Ushuaia dans ce long métrage avec de nouveau, pour le premier rôle, Victoria Almeida, actrice et productrice.
Un choix excellent car la jeune femme crève l’écran, par sa grâce, sa douceur, son charisme et sa pugnacité en mère d’adoption totalement investie auprès de l’enfant.
Nous sommes dans un film humaniste et social où le réalisateur nous montre son gout pour la simplicité des dialogues, des personnages et de la mise en scène.
Sur un sujet délicat : l’adoption, le film va partir sur les chemins de traverse en nous montrant l’ostracisme venant pourtant d’une société de gens bienveillants, où règne l’harmonie, lorsqu’une majorité de parents d’élèves va vouloir exclure le jeune garçon de neuf ans, de l’école où il venait d’être inscrit. Nous comprenons, leurs motivations certes exagérées car dictée par la peur irréfléchie de celui qui représente à leurs yeux un danger.
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C’est la ténacité et l’incompréhension de Cécilia qui nous fera découvrir peu à peu la raison de leur crainte. L’émotion va monter crescendo et nous captiver en nous montrant un fait de société intéressant. Nous sommes troublés et incités à réfléchir sur la vie en groupe.
Seule la mère adoptive montre une réelle empathie pour l’enfant, taiseux et victime de son passé. Elle ne va cesser de le défendre bec et ongles seule contre tous, mettant même en péril l’équilibre de son couple.
Lorsque le film se termine sans une fin réelle, c’est ce qui peut vraiment perturber le spectateur et même le déstabiliser. C’est à nous qu’il appartient de décider du dénouement de l’histoire. Tout est ouvert, à chacun sa vérité.
Que va-t-il se passer ? Un affrontement ? Cecilia et Joel vont-ils tout perdre ? Leur seule chance est qu’ils soient unis, mais Joel peut-il le comprendre ?
Un film d’auteur d’un grand réalisateur qui ne ferme aucune porte et s’adresse à notre sensibilité.
Opinion des gens : Parmi les douze critiques presse, quatre donnent 4/5 et cinq 3/5 et les trois passable ne critiquent que la forme, pas le fond. Sept critiques spectateurs et l’absence de notation ne permettent pas d’afficher un avis public. Diffusé dans une seule salle art et essai, mon ressenti est surtout de remercier les cinémas Lumière pour permettre la diffusion de films d’auteurs qui sont souvent de qualité.
Nationalité : Argentine. Genre : Drame humain, fait de société.
12 juillet 2019
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