La lutte des classes
comédie sociale de Michel Leclerc
Sofia et Paul emménagent dans une petite maison de banlieue. Elle, brillante avocate d’origine maghrébine, a grandi dans une cité proche. Lui, batteur punk-rock et anar dans l’âme, cultive un manque d’ambition qui force le respect ! Comme tous les parents, ils veulent le meilleur pour leur fils Corentin, élève à Jean Jaurès, l’école primaire du quartier. Mais lorsque tous ses copains désertent l’école publique pour l’institution catholique Saint Benoît, Corentin se sent seul. Comment rester fidèle à l'école républicaine quand votre enfant ne veut plus y mettre les pieds? Pris en étau entre leurs valeurs et leurs inquiétudes parentales, Sofia et Paul vont voir leur couple mis à rude épreuve par la « lutte des classes ».
Michel Leclerc, nous propose une comédie décapante et contemporaine. Il a cosigné le scénario avec l’excellente Baya Kasmi qui est aussi réalisatrice et actrice et qui excelle à traiter les sujets avec un humour canaille qui fait sauter les clichés les plus tenaces. Elle avait par deux fois été scénariste avec le réalisateur dans les films jubilatoires et touchants comme La vie très privé de monsieur Sim et surtout Le nom des gens qui lui avait valu le césar du meilleur scénario.
Ici, tous deux s’interrogent sur la mixité sociale dans l’école publique et laïque, l'état de l'école républicaine, l'abandon de certains quartiers, en adoptant un ton drôle et léger, sans jamais devenir cynique ou moralisateur.
De l'école à la maison, en passant par le jardin partagé, chaque scène nous offre une situation de drolerie irrésistible. Cette comédie réjouissante, se moque gentiment de la gauche bien-pensante, des communautarismes et des préjugés de toutes sortes.
Edouard Baer, Paul, est magistral, lunaire, empêtré dans ses convictions et ses contradictions, il donne à son personnage de père, plutôt looser, une étoffe particulière.
Leïla Bekhti tempérante, se révèle très juste en mère inquiète. Nous la trouvons attachante, piquante par son regard intense, par son port de tête, lorsqu’elle est face à Paul, où elle se montre tantôt à l'écoute, tantôt mante religieuse.
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Tous les autres acteurs sont au diapason qu’ils soient confirmés comme Ramzi Bedia en directeur d’école un peu spécial et... Baya Kasmi l’institutrice bienveillante et dépassée qui nous fait rire en usant de périphrases lorsqu’elle doit comptabiliser ceux qui ne mangent pas de porc ; elle se montre géniale à chacune de ses interventions et nous avons pour elle beaucoup d’empathie comme pour le débutant, Tom Lévy qui joue le petit garçon de Sofia et Paul.
Excellente direction d’acteurs de tous les protagonistes qui ont chacun leur petit moment sur le devant de la scène. C’est écrit avec tendresse, bienveillance et sans jugement, une comédie rafraichissante et sympathique dans l'air du temps qui nous fait passer un très agréable moment.
Opinion des gens : Presse (29 titres) – 93% de positif dont 70% de 4/5 et en négatif 7% de passable. Spectateurs (65 critiques) – 64% de positif avec 14% de 5/5 et 27% de 4/5, plus mitigés nous avons 27% de passable et 10% de mauvais. Les thèmes sensibles abordés, l’autodérision, peuvent déconcerter ; nous sommes dans du second degré. Notations (400 personnes) – 80% ont aimé ce film.
Nationalité : France. Genre : Comédie sociale, famille
05 avril 2019
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