C'est ça l'amour

Drame de Claire Burger

Depuis que sa femme est partie, Mario tient la maison et élève seul ses deux filles. Frida, 14 ans, lui reproche le départ de sa mère. Niki, 17 ans, rêve d'indépendance. Mario, lui, attend toujours le retour de sa femme.

Affiche c'est ça l'amourPour son premier long métrage, Claire Burger nous offre une déclaration d’amour à la paternité touchante et attachante.

Bouli Lanners, formidable comédien belge est bouleversant de pudeur dans ce rôle de Mario, un homme déboussolé par le départ de sa femme. Il utilise avec force son corps massif ; il est raide  lorsqu’il se montre  dans l’incapacité de communiquer et tel un nounours enveloppant lorsqu’il doit s’occuper de ses filles en pleine quête identitaire.

Les deux jeunes filles, Frida/Justine Lacroix et Niki/Sarah Henochsberg, dont c’est le premier rôle sont étonnantes de naturel et de sensibilité ; elles ne jouent pas... elles sont les enfants de Mario.

Le chemin de la reconstruction du père est filmé avec une tendresse infinie et sincère. La réalisatrice utilise comme thérapie, les bienfaits de la culture, avec des plans séquences aux musées ou au théâtre. Lorsque Mario découvrira, émerveillé, un pas de deux dansé sur du Mozart, extrait du ballet Le parc d’Angelin Preljocaj, ce sera le choc artistique qui enclenchera son processus réparateur.

C’est magique et magnifique d’avoir utilisé cet artifice qui élimine tout pathos ou mièvrerie et qui sublime par sa force poétique cette belle histoire. Cette originalité dérange certains spectateurs, nous respectons, mais nous pensons que cette approche rend l’atmosphère et le contexte moins étouffant. La bande son et la photographie, souvent en clair-obscur, sont parfaites. La spécialité de la réalisatrice est en principe de ne pas utiliser d’acteurs professionnels pour être le plus proche du réel. Elle déroge ici avec Bouli Lanners, mais c’est un choix très judicieux car il est en symbiose avec les non-professionnels dont une partie travaille dans le milieu du cinéma et tous sont parfaitement encadrés par une excellente direction d’acteurs. Précisons que la mère n'est ici ni critiquée ni condamnée. Une séparation fataliste, sans violence.

Opinion des gens :
Presse (30 titres) – 97% de positif dont 20% de 5/5 et 67% de 4/5 et en négatif 3% de passable. La presse salue le côté technique irréprochable, la performance de Bouli Lanners et des non professionnels, l’originalité de l’angle d’approche de l’histoire.
Spectateurs (47 critiques) – 70% de positif dont 19% de 5/5 et 28% de 4/5 et en négatif 19% de passable et 11% de mauvais. C’est bien le ressenti qui s’exprime. Il est normal que l’angle d’approche de l’histoire et le choix de l’éclairage ne conviennent pas à tous les spectateurs.  
Notations (300 personnes) – 80% ont aimé ce film.

Nationalité : France. Genre : Drame, Famille

01 avril 2019