La Mule
Un film de et avec Clint Eastwood
À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors un boulot qui, en apparence, ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.
Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un "supérieur" chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à lui : l'agent de la DEA Colin Bates est plus qu'intrigué par cette nouvelle "mule". Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre...
Clint Eastwood nous touche avec l'histoire d'un homme en quête de rédemption. Une histoire truculente et mélancolique adaptée de l'histoire vraie de Leo Sharp.
Notons ici que le scénariste est Nick Schenk auteur du superbe Gran Torino. En resserrant le récit autour de Earl, et à l'instar de Gran Torino, c'est ici une relecture du mythe américain où Clint repasse en revue tous les clichés qu'on lui accordait (machiste, fasciste…) il se les incorpore, les détourne et nous les renvoie avec une réelle authenticité, vulnérabilité, amusement, et un côté personnel qui force le respect.
Il y a aussi un côté émouvant qui s'opère, que ce soit dans les diverses traversées du désert de la région des Grands Lacs en pick-up, ou bien les scènes bouleversantes où il fait un bilan de son passé en essayant de reconnecter avec sa famille.
Il repasse en revue bon nombre de thématiques comme la mort, la rédemption, la place de la famille, les regrets, l'évolution de la société et l'héritage que l'on laisse. Les quinze dernières minutes sont prenantes, déstabilisantes et même bouleversantes, dans le sens où on a l'impression d'assister à un film testament, nullement crépusculaire mais doté d'une luminosité salvatrice et bienvenue.
Certains pensent que l’horticulture symbolise le monde du cinéma et les fleurs, les films, pourquoi pas !
La bande son d’Arturo Sandoval est discrète, mais présente quand il le faut. Le reste du casting est évidemment très bon, que ce soit Bradley Cooper qu'il retrouve après American Sniper, Michael Peña après Million Dollar Baby, ou bien Diane Wiest et sa propre fille Alison Eastwood, tout ceci confère à l’histoire un degré de lecture et une émotion supplémentaire.
La Mule est sans aucun doute un des meilleurs films de ce monstre sacré du Cinéma, âgé de 88ans.
Opinion des gens : Presse (29 titres) – 96% de positif dont 24% de 5/5 et 59% de 4/5 et en négatif 4% de mauvais. Spectateurs (216 critiques) – 81% de positif dont 15% de 5/5 et 42% de 4/5 et en négatif 14% de passable et 6% de mauvais. Notation (1630 personnes) – 87% du public a aimé ce film.
Nationalité : Etats-Unis. Genre : Drame, Famille, Suspense.
27/01/2019
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