L'intervention

drame de Fred Grivois

1976 à Djibouti, dernière colonie française. Des terroristes prennent en otage un bus d’enfants de militaires français et s’enlisent à une centaine de mètres de la frontière avec la Somalie. La France envoie sur place pour débloquer la situation une unité de tireurs d'élite de la Gendarmerie.
Cette équipe, aussi hétéroclite qu’indisciplinée, va mener une opération à haut risque qui marquera la naissance du GIGN.

Affiche interventionFred Grivois explore un fait réel méconnu, premier fait d'armes du tout jeune GIGN. Certaines critiques dénoncent l'inexactitude des faits mais cela ne peut en réalité pas être reproché puisque c'est précisé à la fin du film rappelant que certains éléments sont fictifs, il n'y a donc pas de mensonge à ce sujet.

Précisons tout de suite qu’en février 1976, Djibouti était à un an de l’indépendance et qu’un référendum était prévu. La prise d’otage avait pour but d’annuler ce référendum d’indépendance et le rattachement du pays à la Somalie. 

Précisons pour l’international, que nous étions en situation de guerre froide pour la prééminence des pays africains entre les Etats-Unis et les pays du pacte de Varsovie. Il y avait donc pour Djibouti des tractations secrètes pour que la transition vers l’indépendance s’effectue sans trop de risques et cette prise d’otages n’a pas fait l’objet d’une grande couverture médiatique.

Le réalisateur a effectivement modifié des éléments pour que le film soit moins éprouvant et surtout pour montrer la technique du coup de feu « unique » ; rappelons que depuis 40 ans, le GIGN a permis de sauver 650 otages au cours de 1600 interventions avec 1500 interpellations et 260 forcenés bloqués ; il a perdu une dizaine de ses membres.

Le jeu d’acteurs est convaincant. Un vrai travail au niveau de la réalisation mais aussi au niveau du son, et un timing très bien réglé dans le montage qui fait que ça ne tourne pas en rond comme c'est souvent le cas dans les films de ce genre.

La psychologie est abordée sans tomber dans la moralité. Les personnages sont attachants et ne nous limitons pas au côté un peu « western » qui est ici pour une petite dose d’apaisement avec une touche d’humour décalé.

Olga Kurylenko a un petit rôle touchant.
Nous nous rendons bien compte que les hommes du GIGN et l’américain (Alban Lenoir, Michaël Abiteboul, Sébastien Lalanne, David Murgia, Guillaume Labbé, et Ben Cura) ne veulent pas faire du carnage, mais sauver les enfants sans esprit de vengeance ou de méchanceté.

Nous assistons à l’enchainement de la violence sans que ces hommes puissent revenir en arrière.
On sent à travers les dialogues entre l'institutrice et le preneur d'otage (Kevin Layne), que c'est plus complexe qu'une histoire de bons et méchants. Nous comprenons combien les hommes sur le terrain sont dépendants du politique et les décisions à prendre loin d'être faciles.

Un film haletant, bien rythmé et nous sommes contents de voir que le cinéma d’action français évolue dans le bon sens.

Opinion des gens :
Presse (11 titres) – 73% de positif dont 18% de 4/5 et en négatif 18% de passable et 9% de mauvais.
Spectateurs (55 critiques) – 76% de positif dont 31% de 5/5 et 27% de 4/5 et en négatif 8% de passable et 16% de mauvais.
Notation (300 notes) – 91% ont aimé ce film.

Nationalité : France. Genre : Action, Politique.

04/02/2019