Colette

Biopic de Wash Westmoreland

1893. Malgré leurs quatorze ans d’écart, Gabrielle Sidonie Colette, jeune fille à l’esprit rebelle, épouse Willy, écrivain aussi égocentrique que séducteur. Grâce à ses relations, elle découvre le milieu artistique parisien qui stimule sa propre créativité. Sachant repérer les talents mieux que quiconque, Willy autorise Colette à écrire – à condition qu’il signe ses romans à sa place. Suite au triomphe de la série des Claudine, il ne tarde d’ailleurs pas à devenir célèbre. Pourtant, tandis que les infidélités de Willy pèsent sur le couple, Colette souffre de plus en plus de ne pas être reconnue pour son œuvre…

Affiche coletteWash Westmoreland nous offre le portrait coloré d’une grande dame de la littérature française qui en se battant pour affirmer sa liberté et sa singularité dans un monde patriarcal, a ouvert les portes du féminisme.

Ce film rend un bel hommage à Colette dont les ouvrages ont été adaptés sans que sa propre existence ne soit véritablement racontée au cinéma. Alors ne boudons pas notre plaisir et apprécions que ce soit un anglais qui palie à ce manque d’intérêt pour l’écrivaine.

D’aucun regrettent que son existence sulfureuse dans la première décennie du XXe siècle n’ai pas été plus soulignée. Je possède quelques articles de cette période et au-delà et je confirme que son talent d’écrivaine a plus été mise en valeur que ses quelques frasques qui furent beaucoup moins scandaleuses que celles de quelques « vedettes médiatiques » actuelles.
Sommes-nous plus attirés par le voyeurisme que par le talent ?

À quinze ans en 1963, j’ai reçu le livre La vagabonde édité en 1910, réédité, agrémenté de photos et préfacé en 1961 par Maurice Goudeket qui fut son compagnon de tendresse et de plénitude, les trente dernières années de sa vie. C'est le succès de "La vagabonde" qui fit entrer Colette dans le monde de la littérature et la lança comme auteure reconnue, en son nom propre, avant que, plus tard, la "paternité" de l’écriture des Claudine lui soit enfin attribuée.

Ce film est une oeuvre puissamment organique. On vibre, on exulte, on souffre, on chavire, on enrage avec Colette. Keira Knightley y trouve un rôle à sa mesure, aussi convaincante en femme sage et dévouée que brillante en amazone et féministe avant l'heure, avec un souffle romanesque et  féministe qui révèle l’audace d’une femme en plein affranchissement moral, social et sexuel.

Rythmé, coloré et impressionnant par ses décors et ses costumes d'époque, la reconstitution du Paris du siècle dernier est remarquable.
Dominic West qui joue Willy est parfait ; je précise que le réalisateur a aussi eu la pudeur de ne pas le diaboliser.

Même s’il peut paraître trop lissé et trop gentil, je recommande ce film qui est grandement fidèle à l’histoire de Colette dont je recommande les livres et surtout La vagabonde, qui est un bijou d’écriture.

Je rappelle aussi que Wash Westmoreland fut le réalisateur de Still Alice, un film brillant de sensibilité.

Opinion des gens :
Presse (21 titres) – 76% de positif dont 29% de 4/5 et en négatif 16% de passable et 10% de mauvais.
Spectateurs (25 critiques) – 76% de positif dont 24% de 4/5 et en négatif 20% de passable et 4% de mauvais.
Notation (235personnes) – 85% ont aimé ce film.

Nationalité : Anglo-américain. Genre : Biopic, Drame

19/01/2019