Le cahier noir
Le cahier noir de Valéria Sarmiento
Le récit des aventures, au crépuscule du XVIIIe siècle, d’un couple singulier formé par un petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice italienne à la naissance pareillement incertaine. Ils nous entraînent dans leur sillage à travers l'Europe: Rome, Paris, Parme, Venise, Londres...
Toujours suivis, dans l’ombre et pour d’obscures raisons, par un Calabrais patibulaire et un inquiétant cardinal, ils nous font côtoyer de ténébreuses intrigues au Vatican, le marivaudage à la cour de Versailles, les affres d’une passion fatale, un funeste duel et les convulsions de la Révolution française.
Valeria Sarmiento nous propose un très beau film qui hélas est peu visible dans les salles de cinéma et qui ne bénéficie d’aucune couverture médiatique.
Pourtant, l’histoire est originale, plaisante, intéressante. Soulignons la qualité photographique, dont la lumière et les couleurs confortent la beauté des costumes d’époques comme la reconstitution minutieuse des décors et accessoires.
L’œuvre se montre aboutie, dans la conduite du récit comme dans son traitement esthétique. La mise en scène est résolument sobre où, par exemple, la Révolution française est montrée, non pas dans une tempête d’effets spéciaux et de figurants, mais dans les passages discrets de quelques soldats ou de citoyens sur les bords des routes. Il n’en demeure pas moins que la violence de la guerre, la cruauté des sentiments parcourent d’un bout à l’autre cette histoire de passion, sans qu’il soit besoin d’en faire la démonstration.
Lou de Laâge, lumineuse et sensible est fabuleuse dans ce rôle qu’elle porte sur ses épaules, de bout en bout. Stanislas Merhar incarne un cardinal sombre et intriguant véritable caméléon capable de se transformer en religieux, en marchand et même en révolutionnaire.
Nils Schneider, le Marquis et Jenna Thiam, Suzanne sa femme accompagnent bien le récit comme le jeune garçon, dont on ne connaîtra pas les origines, et qui est bien présent dans la première moitié du film.
Peu de critiques presse et pas d’avis défavorables des spectateurs qui sont trop peu nombreux (les avis) pour être significatifs,
Dommage ! C’est un film que je recommande et merci au cinéma Lumière Fourmi de l’avoir programmé malgré l’excellent festival Lumière 2018 qui se déroule du 13 au 21 octobre.
Nationalité : Portugal, France. Genre : historique, romance, drame.
15/10/2018
Commentaires
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- 1. michel Le 18/10/2018
"Intrigue intrigante" ! Ce pléonasme m'a échappé , peut être du aux obscurs mystères que recèlent ce film et sont sans doute aussi cause du plaisir qu'on y prend. -
- 2. michel Le 16/10/2018
Pour ce que ça vaut, mon avis est très favorable et recoupe complètement tes pertinentes observations.
L'économie des moyens, sans doute obligée parce que nécessité fait loi, ne nuit en rien au propos, au contraire. L'intrigue est suffisamment intrigante pour ne se dévoiler que progressivement.
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