La Horde Sauvage
Western de Sam Peckinpah
Au sud du Texas, Pike Bishop et ses hommes s'apprêtent à attaquer les bureaux de la compagnie de chemin de fer. Mais Duke Thornton et ses chasseurs de primes les attendent au tournant. Un bain de sang se prépare.
En 1969 Sam peckinpah bouleverse le genre western du cinéma américain. Il film un monde à bout de souffle, charnière entre deux époques, fini les héros et le sens de l’honneur. Le pessimisme des idéaux et le relativisme moral prennent le pas sur l’esthétisation de la violence qui est ici brutale et inédite puisque elle n’épargne ni les enfants ni les femmes, créant le scandale.
N’oublions pas, en 1969, que la guerre du Viêt-Nam est toujours présente comme les émeutes raciales et la mort récente de Martin Luther King. Dans ce film de simples tueurs deviennent des justiciers ; « le western suffit à représenter les mensonges de l’Amérique » déclarait le réalisateur.
Des enfants qui brûlent des scorpions, une première scène de déferlement de violence comme la dernière, très massacrante, sont autant de plans séquences impressionnants. Les frères Cohen avec True Grit et Audiard avec les frères Sisters, se sont surement inspirés de Peckinpah.
J’ai vu ce film restauré dans le cadre des projections du festival Lumière 2018 (un excellent cru) presque 50 ans après sa sortie en octobre 1969. Je l’ai presque trouvé moins violent que la première fois. Sans doute parce que notre époque n’est pas franchement calme, le terrorisme ayant pris le pas sur les sales conflits d’avant.
Quant aux acteurs, ils sont aussi prodigieux que la mise en scène, qu’il s’agisse entre autres, de William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Edmond O’Brien, Warren Oates, Jaime Sanchez, Ben Johnson...
Pour confirmer que ce film ne « vieillit » pas, les critiques de 1969 et celles actuelles ont de belles similitudes.
Critiques presse : en 1969, 9 titres de journaux français avaient donné leur opinion sur ce film.
Cinq ont donné 5/5 précisant par exemple : Peckinpah domine désormais sans conteste l'horizon toujours immense du western, égale les cinéastes qu'il a admirés (…) mais les dépasse aujourd'hui en énergie encore contenue, en force vitale, et en appétit créateur d'en découdre.
Trois 4/5 : Avec "La Horde Sauvage", le western devient opéra barbare et chant funèbre. C'est peut-être le meilleur rôle de William Holden et c'est surtout, l'une des compositions les plus parfaites de Robert Ryan, ce grand bonhomme taillé dans le roc que rien ne peut abattre.
Le dernier à 3/5 confirme les 100% de positif : La "prolongation de l'impact" est indéniable, et le spectateur réagit.
Critiques spectateurs de 2006 à 2016 qui ont vu ce film en ciné-club (205 avis) :
37% de 5/5, 35% de 4/5, 13% de 3/5 soit 85% de positif (Scénario, acteurs et mise en scène au diapason pour accoucher d'un des plus beaux et, surtout, du plus touchant des westerns. Car derrière la violence, il y a une mélancolie insoutenable à voir ces vieux hors-la-loi en proie au désarroi devant leur monde qui fout le camp. Pourtant, aucune idéalisation du passé, Peckinpah ne montre pas des anges, n'enjolive rien, ne fait la promotion d'aucune morale.)
Et en négatif 8% de passable et 7% de mauvais (manque de psychologie des personnages, violence gratuite, immoralité...).
Nationalité : Etats-Unis. Genre : Western, action, drame
14/10/2018
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