I feel good
I feel good de Kervern-Delépine
Monique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d’absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n’a qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche. Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent.
"Ce qui ne tue pas te rend moins mort.". Cette citation exprimée dans le film résume la fable grinçante sur l’individualisme forcenée dénoncé par le tandem poético-militant Kervern-Delépine qui continue de souligner les aberrations de notre société obnubilée par le profit sans le moindre respect de l’être humain.
Nous avons d’un côté Monique, nostalgique et dépressive, à la tête d’une communauté d’Emmaüs, jouée magnifiquement par Yolande Moreau qui incarne le monde de la solidarité. Et Jacques, son frère toujours fauché en quête de réussite, un loser magnifique de bêtise et d’égoïsme, un affreux sale et méchant joué par Jean Dujardin, totalement décomplexé et jubilatoire qui incarne le monde de l’individualisme forcené, fonçant comme un bulldozer sur les petites gens.
Ils évoluent tous deux en totale complicité au milieu d’acteurs non professionnels, ‘’les vrais travailleurs de la communauté Emmaüs’’, et une petite troupe de potes des cinéastes, tous excellents.
Le scénario est étonnant du début à la fin et les exclus un peu marginaux de la communauté, sont eux, filmés avec tendresse. Si Kervern et Delépine ne perdent rien de leur originalité et de leur insolence, ils excellent toujours autant dans le mauvais goût et dans l'humour noir, très noir.
C’est donc bien l’avertissement que je me dois de lancer aux spectateurs car certaines scènes, comme celle du crachat, sont d’un mauvais goût dérangeant et contribuent au ressenti négatif des spectateurs venus pour le tandem Moreau-Dujardin et si la dernière partie, est vraiment jubilatoire (le voyage jusqu’en Roumanie) et la fin délectable, c’est un peu une sortie de secours pour « tous publics » qui ne sauve pas l’ensemble.
Par contre pour tous ceux qui connaissent bien et apprécient « Groland », ils ne seront pas déçu et de mon côté je retiens cet avis d’un titre presse :
« A l'idée géniale d'un personnage dont l'obsession pour la réussite matérielle et pour l'exploitation des plus démunis relève de la pathologie, il faut ajouter le sens du pathétique de Dujardin, l'humanité débordante de Yolande Moreau, des répliques mordantes et un twist final énorme. De quoi passer outre un ventre mou et l'esthétique rabougrie du cinéma des Grolandais Delépine et Kervern. »
Opinion des gens :
Presse – 90% de positif dont 60% de 4/5 et en négatif, 5% de passable et 5% de mauvais.
Spectateurs – 42% de positif dont 8% de 5/5 et 16% de 4/5 et en négatif, 18% de passable et 40% de mauvais.
Nationalité : France. Genre : satire sociale, comédie décalée.
05/10/2018
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