Woman At War

Film de Benedikt Erlingsson

Halla, la cinquantaine, déclare la guerre à l’industrie locale de l’aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d’Islande… Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline dans sa vie…

Affiche womanBenedikt Erlingsson, auteur, acteur, metteur en scène de théâtre, scénariste et réalisateur islandais, nous offre un bijou, une perle rare.

"Woman At War" repose sur un thème aride : la confrontation entre l’industrialisation d’un pays et les droits de la nature. Autrement dit : est-ce que la recherche du toujours plus en matière de biens matériels et d’emplois doit obligatoirement l’emporter sur la défense de l’environnement ?

Ce sujet grave, est traité par le réalisateur de façon sérieuse tout en injectant en permanence, de façon toujours intelligente, ce qu’il faut d’humour, de décalé, de cocasse pour éviter de tomber dans le politiquement correct.

Traiter un sujet sérieux de façon humoristique c’est une gageure et lorsque c’est réussi, nous ne pouvons que saluer l’exploit ! En effet, ce n’est pas tous les jours que nous pouvons à la fois, nous divertir, nous instruire, nous révolter et nourrir nos yeux et notre esprit de magnifiques images.

La bande son est, elle aussi, particulièrement originale avec un trio masculin formé par un pianiste/accordéoniste, un percussionniste et un soubassophoniste d’une part, et trois chanteuses ukrainiennes d’autre part qui apparaissent à l’image et symbolisent le côté déterminé, volontaire, agressif, d’Halla quand elle s’attaque aux pylônes, et aussi la tendresse qu’elle exprime, vis-à-vis de la petite fille qu’elle doit adopter.

HallaHalla est interprétée par Halldora Geirhardsdottir, magnifique actrice d’un charisme et d’un professionnalisme époustouflant. Elle se montre aussi très ‘’physique’’, endurante, et c’est génial. Elle joue aussi le rôle de sa sœur, Ása, professeur de yoga, rajoutant encore à la féerie de l’histoire.

Tous les acteurs qui l’accompagnent sont consistants et au diapason avec un petit coup de cœur pour Johann Sigurdarson le « cousin présumé ».

Je pensais passer un bon moment et j’ai vraiment savouré chaque minute. Je recommande ce film, d’autant plus qu’il est en VOST, ce qui rajoute à son charme.

Opinion des gens :
Presse – 95% de positif dont 20% de 5/5 et 45% de 4/5, et notons un petit 5% de passable.
Spectateurs – 100% de positif (rien à jeter) dont 16% de 5/5 et 52% de 4/5.

Nationalité : Islande, Ukraine, France. Genre : Comédie mais pas que... réflexion sur l’engagement pour le respect et la sauvegarde de l’environnement.

09/07/2018

Commentaires

  • Dubost
    • 1. Dubost Le 11/08/2018
    Génial ! On en redemande, en espérant que toutes les contestations écologiques puissent faire l'objet d'un aussi bon film.
    Et vous savez quoi ?
    Une Walkirie de la défense de l'environnement (elle c'est les océans qu'elle tente de protéger), ressemble comme deux gouttes d'eau à Halla. Et la connaissant un peu, je suis sur qu'elle serait capable d'aller tirer à l'arc de concours pour faire disjoncter les ligens à haute tension qui alimentent les filets de pèche !
    Allez donc lui rendre visite là:
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/26/claire-nouvian-garde-la-peche_1662061
    Bonne journée
  • michel
    • 2. michel Le 31/07/2018
    J'ai attendu la limite pour voir ce film, et je ne regrette pas de l'avoir vu, tellement il m'a surpris, plu, dérouté parfois, fait réfléchir aussi sur les anciennes et toujours actuelles questions des modalités de la contestation et de sa récupération par le pouvoir...
    Beaucoup aimé l'idée de faire apparaître en vrai les musiciens et chanteuses de la bande son.