Parvana
Film d'animation de Nora Twomey
En Afghanistan, sous le régime taliban, Parvana, onze ans, grandit à Kaboul ravagée par la guerre. Elle aime écouter les histoires que lui raconte son père, lecteur et écrivain public. Mais un jour, il est arrêté et la vie de Parvana bascule à jamais. Car sans être accompagnée d’un homme, on ne peut plus travailler, ramener de l'argent ni même acheter de la nourriture.
Parvana décide alors de se couper les cheveux et de se travestir en garçon afin de venir en aide à sa famille. Risquant à tout moment d'être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père.
Parvana est un conte merveilleux sur l'émancipation des femmes et l'imagination face à l'oppression. Saluons sans réserve, le travail accompli par Nora Twomey, la réalisatrice irlandaise du film, pour cet hommage aux femmes afghanes et à la culture de ce pays déchiré par les conflits.
Grâce à un scénario écrit avec beaucoup d’habileté, nous assistons à un film prenant, intelligemment conçu et réalisé, et qui devrait plaire, en réalité, à toutes les tranches d’âge. Nora Twomey prend bien soin de de faire évoluer l’histoire dans le temps et dans l’espace avec un mélange de situations réelles entrecoupées d’un récit fantastique.
Rappelons que si l’Afghanistan d’aujourd’hui fut, au cours des siècles, une terre convoitée, conquise, rougie par le sang de nombreux guerriers tombés au combat, elle connut aussi des périodes de calme et de prospérité qui permirent l’éclosion de talents dans des domaines aussi divers que ceux de la littérature (des contes) et que ceux des sciences. Les femmes elles-mêmes, il n’y a pas si longtemps, commençaient de s’émanciper en ayant accès, par exemple à la culture.
Ce qui est génial dans ce film c’est que le courage de la petite Parvana est lié à son pouvoir d’imagination, reflet du récit fantastique qui guide ses démarches. Les images sont magnifiques, les situations et les dialogues sont simples et directs. Les séquences où, face aux dures réalités de la vie quotidienne sans jamais se départir ni de justesse ni d’émotion, nous voyons Parvana converser avec un homme qu’elle aide dans la lecture et l’écriture, et partager les « combines » avec une autre petite fille déguisée en garçon sont superbes ; elles atténuent la dureté de la violence toujours omniprésente et sous-jacente, où paradoxalement personne n’est stigmatisé.
Il n’y a pas de happy-end mais en fin de compte, nous entrevoyons la possibilité d’un faible espoir.
Je précise également que tous les personnages du film sont doublés en français par des comédiens iraniens et afghans vivant en exil en France, comme Golshifteh Farahani, l’excellente actrice iranienne et française (que j’ai appréciée dans plusieurs films dont Exodus ou récemment le Santa Claus d’Alain Chabat) qui prête sa voix à Parvana.
Opinion des gens :
Presse – 100% de positif dont 32% de 5/5 et 54% de 4/5.
Spectateurs – 96% de positif dont 26% de 5/5 et 57% de 4/5 et un petit 4% de passable.
Nationalité : Canada, Irlande, Luxembourg. Genre : Animation, Famille.
Petit coup de cœur à Angélina Jolie qui a été une des coproductrices de ce film et dont l’engagement qu’elle manifeste auprès de la condition féminine et de la famille est bien présent.
Je vous joins ci-dessous le lien sur l’article de l’interview très riche avec Nora Twomey :
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18673675.html
01/07/2018
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