Narayama
La ballade de Narayama
Orin, une vieille femme des montagnes du Shinshu, atteint l’âge fatidique de soixante-dix ans. Comme le veut la coutume, elle doit se rendre sur le sommet de Narayama pour être emportée par la mort. C’est à son fils Tatsuhei qu’il revient d’accomplir le rituel. Durant l’année précédant le pèlerinage, la vieille femme qui dissimule sous une apparence frêle un matriarcat inébranlable aura d’ici-là l’occasion de tout faire pour que sa famille survive à son départ : trouver une nouvelle épouse à son fils veuf, convaincre une voisine de devenir la maîtresse de son autre fils et participer à la purge d’une famille de voleurs et surtout convaincre Tatsuhei du bien-fondé de ce rituel ancestral.
Shohei Imamura nous offre un film superbe qui se veut à la fois chronique du Japon du XIX° siècle et fable sur la vie et la mort. L’affiche témoigne du lien indéfectible entre une mère et son fils et l’odyssée de ce dernier accompagnant sa mère jusqu’aux portes de l’au-delà, mais la douceur de l’image ne doit pas nous faire oublier que nous assistons à une histoire rude, cruelle et émouvante qui passe par des scènes éprouvantes et violentes qui peuvent choquer quelques personnes.
En suivant la chronique d’un village japonais du siècle passé, qui occupe bien les deux premiers tiers de l’œuvre, il faut s’accrocher car cette communauté, peuplée de figures hautes en couleur voire de quelques personnages affreux, sales et méchants, nous impressionne, dans l’application de leurs coutumes atroces.
Heureusement nous avons des moments de grâce quasi-fantastique saupoudrée d'un humour typiquement Japonais qui humanise les protagonistes.
Il y a aussi des scènes de relations sexuelles rugueuses, frustres, mais ni violentes ni vulgaire nous rappelant que nous sommes avec un peuple qui faisait encore partie intégrante avec la nature.
La tradition, les superstitions, ne sont pas exemptes de poésie et de philosophie surtout dans la dernière partie avec un final dans la montagne immaculée d'une beauté incroyable avec de beaux passages qui subliment la mise en valeur de la nature.
Tout le long du film, la végétation ainsi que les animaux (dont le comportement rejoint celui de ces humains) sont très présents. On y voit enfin que la mort est souvent plus dure à accepter pour le proche que pour le mourant avec une magnifique image de cette vieille femme se laissant mourir sous la neige.
La ballade de Narayama est à la fois long mais fascinant, mélodramatique, objectif et froid, une œuvre unique à découvrir. Une réussite totale(en ce qui me concerne bien sûr).
Les acteurs : Sumiko Sakamoto ‘’Orin’’, Ken Ogata ‘’Tatsuhei’’, Takejo Aki ‘’Tamayan la nouvelle femme de Tatsuhei, Tonpei Hidari ‘’Rizuke dit « le puant » le frère de Tatsuhei’’...
Opinion des gens : Spectateurs – 82% de positif dont 41% de 5/5 et 26% de 4/5 et en négatif 7% de passable et 11% de mauvais. Pas de critique presse puisque nous sommes dans une restauration du film qui avait reçu la Palme d’or à Cannes en 1983.
Nationalité : Japon. Genre : drame, traditions.
13/07/2018
Commentaires
-
- 1. michel Le 16/07/2018
Toujours aussi frappé, bousculé même parfois, à la re vision , par la rudesse de beaucoup de scènes.
Peut-être même plus ! (du fait que j'ai atteint la limite d âge ?)
Un XIX ° siècle qui semble tenir encore du moyen âge par certains côtés, tel qu'immortalisé par Kurosawa dans "les sept samouraïs". Un détail me fait toujours sourire: la façon de courir du frère qui pue... -
- 2. michel Le 13/07/2018
Qu'ajouter à ta critique très complète et fine ?Tu m'as donné envie d'aller revoir ce film si beau, pas vu depuis longtemps.
Ajouter un commentaire