Sans un Bruit

Suspense de John Krasinski

Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures aveugles qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard. 

Affiche sans un bruitÀ la fois acteur et réalisateur, John Krasinski nous propose une intrigue à l’opposé de « La guerre des mondes », un huit clos intimiste sans explosions ni effets spéciaux. Ce n’est ni un film d’horreur ni d’épouvante avec des images gore, il est juste ‘’stressant’’.

Le scénario est crédible, rythmé et ingénieux. Nous suivons la tentative de survie d’une famille, menacée par des envahisseurs atteints de cécité, mais que nous savons capable de fulgurance en attaquant toute espèce vivante par les bruits de ses déplacements ou le son de la voix humaine. Inutile de chercher à savoir, d’où ils viennent, s’il y a des survivants, s’il y a eu contre-attaque...

Ce qui fait la force de l’histoire c’est de placer cette famille, en bordure de ville dans une zone agro-industrielle, où elle s’est réfugiée dans une vieille grange aménagée. L’histoire débute trois mois après l’invasion et nous voyons qu’ils se nourrissent de poissons, pris au pied d’une cascade (un bruit naturel), et de légumes ; ils vont aussi  en expédition, récupérer du matériel ou des médicaments en limite de la ville abandonnée, en suivant un chemin balisé par du sable sur lequel ils marchent pied nu.

La mèreJ’ai vu le film comme à l’ordinaire en VOST, ce qui n’est pas indispensable puisque les dialogues sont faits de gestuelle et de langage des signes. Le scénario nous permet de comprendre qu’il doit y avoir d’autre survivants et progressivement que les créatures ont sans doute un point faible. Au niveau des décors c'est très réussi avec cette vieille grange effroyable et ses murs dégradés où les protagonistes vivent et qui nous fait vraiment froid dans le dos... chaque détail contribue à l'excellence du film. 

LepereNous nous rendons bien compte aussi que l’évènement dramatique du début a un impact sur la relation parents entre eux, parents enfants et réciproquement. Le véritable point fort tient au casting qui est remarquable Emily Blunt est époustouflante de sincérité, John Krasinski tout aussi talentueux, assure en père protecteur et les enfants, Millicent Simmonds et Noah Jupe jouent eux-aussi très bien, deux jeunes acteurs qui ne font pas "potiches" et ne sont pas des proies faciles.

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La filleRappelons que Millicent,  sourde depuis l’âge de douze mois, tenait le rôle de Rose dans le Musée des Merveilles de Todd Haynes où elle était déjà magique et avait obtenu plusieurs récompenses.

Comme il n’y a pratiquement pas de dialogues, l’ensemble se déroule ici aussi sous le langage de signes. La souffrance, les pleurs, les rires, les disputes, la peur ou encore la colère, le panel émotif est exacerbé au profit d’un jeu d’acteur expressif.

La tension monte crescendo et on est vraiment en stress jusqu'à la dernière seconde. La fin peut ne pas convenir, mais nous sommes dans une histoire sur le comportemental et c’est bigrement réussi.   

Opinion des gens : Presse – 96% de positif dont 12% de 5/5 et 50% de 4/5 et en négatif 4% de passable. Spectateurs – 77% de positif dont 12% de 5/5 et 36% de 4/5 et en négatif 13% de passable et 10% de mauvais.

Nationalité : États-Unis. Genre : science-fiction, angoisse, suspense.

23/06/2018