L'homme qui tua Don Quichotte
Film d'aventures de Terry Gilliam
Toby, un jeune réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un vieux cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte. Embarqué dans une folle aventure de plus en plus surréaliste, Toby se retrouve confronté aux conséquences tragiques d’un film qu’il a réalisé au temps de sa jeunesse idéaliste: ce film d’étudiant adapté de Cervantès a changé pour toujours les rêves et les espoirs de tout un petit village espagnol. Toby saura-t-il se racheter et retrouver un peu d’humanité? Don Quichotte survivra-t-il à sa folie? Ou l’amour triomphera-t-il de tout?
Terry Gilliam nous offre un joyeux délire, magnifiquement filmé, plein d'imagination. Un savant mélange de légèreté, d'humour, d'action et de mélancolie.
Les acteurs principaux et secondaires sont excellents et rentrent dans le cadre de leur personnage. Adam Driver gère parfaitement l'évolution de son personnage, Toby, et il sait quand marquer les moments clés de son évolution ou les retours en arrière. Jonathan Pryce est magnifique et rayonnant à chacune de ses apparitions. Il finit par nous convaincre qu’il n’est pas fou et nous voyons le monde comme il le voit. Il m’a rappelé la comédie musicale avec Jacques Brel qui interprétait magistralement « Don Quichotte de la Mancha ».
Joana Ribeiro qui interprète Angelica est une délicieuse surprise très lumineuse avec des débuts prometteurs. Olga Kurylenko est pétillante de malice et de perversité et j’aime aussi Stellan Skarsgard toujours aussi impeccable. Petit clin d’œil au passage à Rossy de Palma que j’apprécie dans chacun de ses rôles, même lorsqu’ils sont brefs.
Le scénario est impressionnant dans l’escalade vers la folie, l’onirisme, le surréalisme, la compréhension et l’attachement au chevalier à la triste figure. Les décors réels, les costumes sont superbement filmés.
Le passage du rêve à la réalité de certaines scènes (et réciproquement comme le dirait Pierre Dac) est bien équilibré. La fin est surprenante et pose question. Ce film se démarque particulièrement et nous fait songer à du Rappeneau, du Black Edwards, voire du Monty Python. Il est comme un patchwork, parfois confus mais toujours inspiré et donc difficilement classable.
Il peut désorienter autant les critiques presse que les spectateurs et je conçois qu’il puisse plaire ou déplaire.
Mon sens du merveilleux, du fantastique et de la dimension humaine trouve bien sa place dans ce film qu’il faut, si possible, voir en VO pour l'accent de Jonathan Pryce et de Angelica.
Opinion des gens :
Presse – 60% de positif dont 30% de 4/5 et en négatif, 25% de passable et 15% de mauvais.
Spectateurs – 72% de positif et en négatif, 16% de passable et 12% de mauvais.
Nationalité : Espagne, Angleterre, France, Portugal, Belgique. Genre : Aventure, Fantastique, Drame
25/05/2018
Commentaires
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- 1. michel Le 29/05/2018
Pas désagréable sensation d'être perdu quelquefois, obligé de distinguer le passé du présent par la présence ou non des éoliennes près des moulins.
Un peu de mal cependant à me résigner à ce qu'il ne soit fait état que d'une infime partie du roman, même si le dit film n'a pas vocation à raconter ce texte.
Film rapide et agité, qui m' a réveillé chaque fois que je piquais du nez!
Le côté onirique est omniprésent, les chutes et dégringolades à répétition ne causent pas plus de maux que dans les B.D. Mais aussi quel maladroit ce héros, qui ne manque pas de débarouler dans chaque escalier où il passe.
Les séquences noir et blanc du film initial sont d'une grande beauté , digne des premiers Bunuel
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