Kings
film sociétal de Deniz Gamze Ergüven
1992, dans un quartier populaire de Los Angeles. Millie s’occupe de sa famille et d’enfants qu’elle accueille en attendant leur adoption. Avec amour, elle s’efforce de leur apporter des valeurs et un minimum de confort dans un quotidien parfois difficile.
À la télévision, le procès Rodney King bat son plein. Lorsque les émeutes éclatent, Millie va tout faire pour protéger les siens et le fragile équilibre de sa famille.
La réalisatrice de « Mustang », Deniz Gamze Ergüven, nous propose un film très controversé qui s’inscrit dans la semaine précédant les émeutes terribles de 1992 à Los Angeles. Elle place son scénario dans la vie quotidienne de Millie, de ses enfants et de son voisin avec en fond sonore et images d’archives, la télévision qui diffuse sans arrêt et toutes chaînes confondues, le suivi du procès lié à Rodney King jusqu’à sa conclusion.
Ce système de narration sème le trouble et fait oublier le parti, prit par la cinéaste de nous placer dans la peau de ces habitants informés en permanence par ces images de la violence qui éclate de tout bord et de tout côté.
Reconnaissons toutefois, l’époustouflante immersion des personnages dans le chaos qui se répand dans la ville. La réalisatrice nous fait ressentir de manière plus que convaincante le sentiment d’injustice et le désir de révolte qui s’emparent de toute une partie de la population. Nous avons quelques scènes plus légères, tendres ou humoristiques qui viennent alléger le propos, mais il n’en reste pas moins que ces faits réels ainsi mis en scène font littéralement froid dans le dos au point de ressentir un malaise évident.
Halle Berry est plutôt émouvante, tandis que le jeune Lamar Johnson étonne par sa présence silencieuse et nous saluons les qualités de la jeune et talentueuse Rachel Hilson. Daniel Craig joue à contre contre-emploi dans son rôle de voisin peu aimable et c’est sans doute dommage d’avoir, avec une scène onirique maladroite, fait basculer leur relation dans une romance improbable.
Malgré ses quelques défauts, le film n’en reste pas moins extrêmement saisissant, bouleversant et attachant. À découvrir, ne serait-ce que par ce procédé narratif qui mérite bien un détour.
Opinion des gens : Presse – 58% de positif dont 4% de 5/5 et 50% de 4/5 et en négatif 25% de passable et 17% de mauvais. Spectateurs – 50% de positif dont 4% de 5/5 et 13% de 4/5 et en négatif 17% de passable, 13% de mauvais et 20% de nul.
Nationalité : France, États-Unis. Genre : drame, fait réel, sociétal et humain.
13/04/2018
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