Bécassine
comédie poétique de Bruno Podalydès
Bécassine naît dans une modeste ferme bretonne, un jour où des bécasses survolent le village. Devenue adulte, sa naïveté d’enfant reste intacte. Elle rêve de rejoindre Paris mais sa rencontre avec Loulotte, petit bébé adopté par la marquise de Grand-Air va bouleverser sa vie. Elle en devient la nourrice et une grande complicité s’installe entre elles. Un souffle joyeux règne dans le château. Mais pour combien de temps ?
Les dettes s’accumulent et l’arrivée d’un marionnettiste grec peu fiable ne va rien arranger. Mais c’est sans compter sur Bécassine qui va prouver une nouvelle fois qu’elle est la femme de la situation.
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Bruno Podalydès s’empare du personnage de Bécassine et lui ouvre les portes de son petit monde inventif et burlesque, fable poétique, qui oscille entre humour et mélancolie sur la magie et les illusions de l’enfance. L’héroïne de bande dessinée créée en 1905, incarnée par Émeline Bayart, chanteuse et comédienne de théâtre, prend joliment vie avec fantaisie et tendresse.
Dès qu’elle apparaît à l’écran, après quelques scènes introductives et très drôles qui exaltent la complicité de Bécassine enfant puis adolescente avec son oncle Corentin, l’excellent Michel Vuillermoz, nous sommes aussitôt captivés par le talent dont elle fait preuve. Nous ne pouvions rêver meilleure interprétation.
Partie sur les routes pour monter à la capitale elle est engagée par la marquise de Grand-Air (superbe Karin Viard) et son homme de confiance Mr Proey-Minans (impeccable Denis Podalydès) qui viennent de se séparer de la nounou (Vimala Pons, actrice que j’affectionne) chargée du soin de la petite Loulotte, un bébé adopté. Arrivé au château nous découvrons rapidement que celui-ci perd littéralement de son lustre (c’est d’ailleurs bien imagé au propre comme au figuré).
Le film acquiert toute sa saveur lorsque, quelques années plus tard, surgit Mr Rastaquoueros (impayable Bruno Podalydès), un marionnettiste qui charme son public au point de s’installer à demeure. Nous nous demandons s’il est un enchanteur ou un escroc… Quelqu’un, en tout cas, qui apporte du rêve, de l’illusion et un semblant de liberté.
Merci aussi à tous les seconds rôles adultes et enfants, tous actifs et bien à leur place et à la participation amicale de Josiane Balasko.
La Bécassine du film n’a rien d’offensant pour qui que ce soit ; au contraire, elle procure un plaisir simple, bon enfant, mais sans rien de stupide, elle fait preuve de sagacité et d’inventivité au point de surprendre tout le monde. Ce qui la caractérise, ce n’est certes pas la sottise, mais surtout l’aptitude à l’émerveillement. Si, comme elle, nous étions capables de nous émerveiller des choses les plus simples, l’eau qui coule d’un robinet ou une ampoule qui s’allume parce que nous avons appuyé sur un interrupteur, si nous cessions d’être blasés, le monde ne s’en porterait-il pas mieux ? Un film que nous savourons comme une bande dessinée en 3D.
Opinion des gens :
Presse – 85% de positif dont 12% de 5/5 et 58% de 4/5 et en négatif 9% de passable et 6% de mauvais.
Spectateurs – 70% de positif dont 25% de 5/5 et 15% de 4/5 et en négatif 13% de passable et 18% de mauvais.
Nationalité : France. Genre : adaptation d’une BD, comédie poétique et burlesque.
23/06/2018
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