Un raccourci dans le temps
film Disney d'Ava DuVernay
Meg manque d’assurance et tente de trouver sa place. Très intelligente (ses parents sont des scientifiques mondialement connus), elle possède, tout comme son petit frère Charles Wallace, un don rare qu’elle ne n’a pas encore exploité. La disparition inexpliquée de son père va l’amener à faire la connaissance de trois guides : Mme Quidam, Mme Qui, Mme Quiproquo, venues sur Terre pour l’aider à le retrouver. Accompagnés de Calvin, un camarade de classe, ils trouvent au cours de leur quête un raccourci spatiotemporel les entraînant vers des mondes insoupçonnés sur lesquels règne le mal.
Les studios Disney ont pris Ava DuVernay pour la réalisation du film "Un raccourci dans le temps" dont l’idée séduisante permettait d’espérer un grand film. Réalisatrice de ‘’Middle Of Nowhere’’ et de l’excellent ‘’Selma’’, il semble qu’elle se soit fourvoyée en suivant un scénario ultra cadré qui l’a transformée en simple exécutante lui faisant perdre sa singularité.
L’excès de bons sentiments infantilise les personnages sans pour autant toucher les jeunes spectateurs car la guimauve se dilue dans une histoire sombre presque effrayante. Dommage car au second degré, les thèmes étaient assez profonds comme le harcèlement scolaire, l'anorexie ou encore l'adoption avec en message principal le fait pour chacun, de s'aimer comme on est et d'être fier de ses différences avec ses qualités et ses défauts. S’ajoute un manque de rythme avec une odyssée nébuleuse, brouillonne et surréaliste.
La jeune Storm Reid, Meg est charmante et dynamique et il ne lui manque qu’une belle direction d’acteur pour être parfaite en la laissant parfois surjouer et en rendant interminable ses évanouissements d'où il faut lourdement insister pour la ‘’réveiller’’. Son petit frère Charles-Wallace est interprété de façon étonnante par Deric MacCabe qui nous surprend par son jeu original. Là aussi, lorsqu’en fin de deuxième partie, il passe du côté obscur, absorbé par le mal, il nous donne le sentiment d'être quasi abandonné en le laissant se dépatouiller dans une caricature de méchanceté !!! Lui qui était parfait en ‘’gentil’’. Quand à Calvin le ‘’futur petit ami’’ de Meg, Levi Miller (II), il arrive de façon inopinée et reste totalement inutile tout au long de l’histoire, dans un rôle de potiche avec des dialogues ridicules comme, « j’aime tes cheveux ! » ce qui laisse froide, Meg. Le scénario et la faiblesse de la direction d’acteurs, gâchent vraiment le talent des jeunes interprètes.
J'ai toutefois bien aimé les personnages incarnés par Oprah Winfrey, Reese Whiterspoon et Mindy Kaling, les trois guides-fées, Quidam, Quiproquo et Qui, qui sont hélas trop peu utilisée. Elles sont superbement costumées et maquillées, même Oprah qui fait un peu ‘’drag queen’’ (encore de l’excès).
Pour les décors, les plans séquences et les effets spéciaux il n’y a rien à redire, ils sont originaux et féériques et nous avons aussi de belles images fractales.
Je ne regrette pas d’avoir vu ce film pour son côté magique, féérique et qui conserve l’esprit Disney. Je pense que je pourrais faire les modifications de mise en scène car je vois bien les faiblesses et j’ai le sentiment que ce film n’a pas été suivi et critiqué par les personnes techniques, les spécialistes, comme le faisait Walt Disney en cours de réalisation. Dans ma jeunesse, la télé nous montrait des documentaires de cette collaboration où chacun donnait ses idées et son sentiment sur les séquences en cours d’élaboration des films et c’était génial.
Opinion des gens :
Presse – 7% de positif 43% de passable et 50% de mauvais.
Spectateurs – 38% de positif dont 7% de 5/5 et 18% de 4/5 et en négatif, 20% de passable et 42% de mauvais.
Nationalité : États-Unis. Genre : fantastique, famille
26/3/2018
Ajouter un commentaire