Tout l'argent du monde
drame de Ridley Scott
Rome, 1973. Des hommes masqués kidnappent Paul, le petit-fils de J. Paul Getty, un magnat du pétrole connu pour son avarice, mais aussi l'homme le plus riche du monde. Pour le milliardaire, l'enlèvement de son petit-fils préféré n'est pas une raison suffisante pour qu’il se sépare d’une partie de sa fortune. Gail, la mère de Paul, femme forte et dévouée, va tout faire pour obtenir la libération de son fils. Elle s’allie à Fletcher Chace, le mystérieux chef de la sécurité du milliardaire et tous deux se lancent dans une course contre la montre face à des ravisseurs déterminés, instables et brutaux.
Pour raconter cette incroyable intrigue, Ridley Scott dépasse le simple fait réel et il retrace cette histoire avec une ambiance noire, froide morbide et très réaliste qui provoque en nous de l’amertume et un malaise sous-jacent.
C’est sans doute ce qui conduit la presse comme les spectateurs à un avis partagé et mitigé ; relevons toutefois un petit 6% de mauvais chez les spectateurs (et je dirai seulement).
Soulignons la retranscription prégnante de l’Italie des années 70 très bien rendue, autant par les décors et tenue vestimentaires que par une documentation riche, un déroulement précis auquel des acteurs bien dirigés donnent une sensation de crédibilité.
Nous suivons donc avec un grand intérêt ce combat pour la survie d’un jeune innocent, très bien joué par Charlie Plummer (est-il de la famille de Christopher Plummer ?), dont le seul tort est d’être le petit fils d’un homme immensément riche interprété par Christopher Plummer. L’acteur est absolument incroyable et convaincant par sa prestance hautaine, ses réactions à contre-courant impensables en homme uniquement fasciné, de manière presque maladive, par l’argent et la spéculation. Son énorme présence et son charisme force l’admiration.
La mère, jouée par Michelle Williams, est tour à tour vraie et convaincante, puis subitement très détachée et lointaine, ce qui peut être déconcertant. Romain Duris, qui trouve ici son premier rôle dans un blockbuster hollywoodien, campe un ravisseur italien époustouflant. Il échappe à la caricature et l’écriture de son personnage réussit même à provoquer de l’empathie pour ses actions.
Le personnage ambigu de Fletcher Chase, conseiller et garde du corps de Getty puis de la mère, joué par Mark Wahlberg, nous semble sous-exploité tant par moments, il semble étrangement en retrait, au point d’être relégué en ces instants, comme un simple spectateur.
L'intrigue contient les ingrédients d'un bon roman: l'argent, la violence, la transmission. Le rythme du film est celui d'un thriller, avec rebondissements et moments comiques alimentés par la dynamique entre le kidnappeur, l’otage et l'ex-agent de la CIA. Un très bon film, un peu romancé mais qui nous tient bien en haleine, même si nous connaissons l’issue.
Opinion de gens :
Presse – 62% de positif dont 6% de 5/5 et 38% de 4/5 et en négatif : 20% de passable et 18% de mauvais.
Spectateur : 61% de positif dont 6% de 5/5 et 31% de 4/5 et en négatif : 33% de passable et 6% de mauvais.
Nationalité : États-Unis. Genre : Policier, drame inspiré d’un fait réel.
01/01/2018
Commentaires
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- 1. michel Le 08/02/2018
A y repenser bien après coup, le seul truc qui me reste de ce film est que les choses ne s'y passaient pas comme prévu, qu'il y avait sans cesse des retards, des anicroches, des contre temps, ce qui paradoxalement signe une certaine "humanité", je veux dire que les protagonistes ne sont pas des super héros infaillibles à qui tout réussit.-
- fabulgoneLe 08/02/2018
C'est bien ce qui fait l'intérêt de ce film où il n'y a pas de héros indestructible à l'américaine. C'est par hasard ou par chance que le garçon s'en est sorti vivant. les kidnappeurs sont presque des gens "ordinaires". J'avais bien aimé que ce ne soit pas traité comme un western classique.
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