Pentagon Papers
Film de Steven Spielberg
Première femme directrice de la publication d’un grand journal américain, le Washington Post, Katharine Graham s'associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d'État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations. Ces révélations concernent les manœuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d'années, destinées à étouffer des affaires très sensibles… Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler au grand jour des secrets longtemps enfouis…
Steven Spielberg nous propose un film tiré d'un fait historique réel. Un film cohérent, politique et féministe, avec une reconstitution impressionnante de l’ambiance des années 1970. Une ode au contre-pouvoir représenté par un journalisme sérieux, fouillé, téméraire et indépendant.
Le scénario et la mise en scène précise sont impeccables. Le film est captivant avec beaucoup de suspense et on retient son souffle jusqu'au bout.
Le duo Meryl Streep / Tom Hanks fonctionne bien où chacun d’eux nous livre à sa manière une performance originale et de haute voltige confirmant qu'ils sont d'excellents comédiens investis à fond dans leur rôle respectif.
Tous les seconds rôles, souvent des acteurs de séries, sont également tous au diapason. Nous ressentons bien la passion et l’adrénaline qui anime les journalistes totalement dévoués à leur journal et à la ligne de conduite très intègre de Ben Bradlee. Nous partageons aussi les hésitations et craintes de Katharine face à ses collaborateurs et administrateurs masculins aux opinions contradictoires.
Même si elle donne son feu vert avec réticence, est-ce qu’un homme à sa place aurait osé publier de tels documents alors que le New York Times était assigné en justice par Nixon, et sans sa décision limite kamikase, le pouvoir politique aurait peut-être gagné ce combat.
Nous sommes aussi captivés par les séquences sur le travail technique de la création d'un journal avec une plongée dans les coulisses du journal. Ç'est un vrai plus qui nous montre bien l'imbrication et la complémentarité entre le côté créatif des journalistes et la partie technique pour mettre en lumière leurs articles. Et ça nous permet de souffler un peu.
Un film fort, à voir autant que possible en V.O. pour en profiter pleinement.
Opinion des gens :
Presse – 90% de positif dont 50% de 5/5 et 40% de 4/5 et en négatif : 5% de passable et 5% de mauvais.
Spectateurs – 77% de positif dont 14% de 5/5 et 36% de 4/5 et en négatif : 12% de passable et 11% de mauvais.
Nationalité États-Unis ; Genre : action, suspense, historique, politique, presse
27/01/2018
Commentaires
-
- 1. michel Le 13/02/2018
Une des multiples origines possibles de l'expression "enfant de la balle"viendrait de ce que, avant l'invention des rouleaux, on se servait, pour encrer les formes, de tampons ou balles", selon Eugène Boutmy, ouvrier compositeur dont le père était lui-même typographe...dans son " Dictionnaire de l'argot des typographes".
En me relisant, je ne me trouve pas bien clair, mais bon !-
- fabulgoneLe 13/02/2018
Tu es clair et l'hypothèse du typographe existe, mais il y en a d'autres : Au XVIIe siècle, cette expression signifiait : "personne exerçant la même profession que ses parents", sens qu'on utilise encore parfois aujourd'hui. Plusieurs origines sont proposées pour cette expression : Selon Furetière en 1690, la balle vient du jeu de paume. L'enfant de la balle était le fils d'un maître d'un jeu de paume. Une autre variante serait : « comédiens dont les parents étaient déjà des gens de théâtre ». Quand il n’y avait plus de joueurs dans les salles de jeu de paume, les comédiens y venaient pour répéter et souvent ils y apportaient leurs enfants. Exemple : « Loin d'avoir été amenée à l'état que je fais par catastrophes du sort, ruines inouïes ou aventures romanesques, j'y suis née, étant, comme on dit, enfant de la balle. » Théophile Gautier - Le capitaine Fracasse Le Dictionnaire Historique de la Langue Française, reprenant Guiraud, indique que la balle ne serait pas un petit ballon, mais un de ces anciens paquets de marchandises, enrobés d'une toile pour les transporter. Un enfant de la balle aurait alors d'abord désigné un 'enfant' ou membre d'une association secrète de marchands itinérants ou mercerots (colporteurs spécialisés dans le commerce de la mercerie). Je pense que tout est recevable et chaque explication est bien sympatique
-
- 2. michel Le 30/01/2018
Ah! les linotypistes,les rotatives puis la chaine de travailleurs , jusqu'au ficelage des paquets de journaux, toutes choses disparues avec la modernisation de l'outil de production .Et les téléphones fixes à l'ancienne , qui permettent toutefois à 4 personnes de converser;-
- fabulgoneLe 30/01/2018
Sais-tu que lorsqu'on a mis tous les caractères et avant l'encrage, il faut effleurer le texte, "composé", avec la paume de la main pour vérifier que les caractères soient bien positionnés et qu'aucun ne dépasse ! -
- fabulgoneLe 30/01/2018
A treize ans, j'ai travaillé pour le petit journal de l'Aérium de Saint-Palais sur mer où j'ai séjourné pendant 3 mois. J'adorais l'odeur des petites rotatives manuelles, de l'encre, du papier et composer les textes avec les petites lettres en plomb comme les "espaces" pour que le texte soit bien aligné. C'était une activité réservé aux "grands" et j'en garde toujours un bon souvenir ; j'avais aussi écrit un commentaire sur le film "crin blanc" que nous avions eu en projection un après-midi (était-ce de la prédestination !!!). C'est pour ça que j'ai mis ce petit commentaire sur la scène de mise en page qui m'a touchée.
Ajouter un commentaire