Oh Lucy !

film de Atsuko Hirayanagi

Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers. Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur ! Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ?

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Oh lucy afficheLa réalisatrice Atsuko Hirayanagi nous propose l’histoire d’un personnage anodin absolument sans histoire, une femme à la vie terne du genre métro-dodo-boulot qui va brusquement prendre un chemin cahoteux en quête de liberté et d’amour, pour retrouver John (Josh Artnett), le professeur d’anglais, parti avec sa nièce Mika (Shioli Kutsuma) en Californie.

Les deux soeursShinobu Terajima qui incarne  Setsuko, est froide, timide et effacée avant de se transformer de façon assez burlesque et décalée pour évacuer toutes les attaches toxiques de son existence.

Nous sommes dans une satire féroce qui oppose les rigidités du conformisme japonais à la familiarité tactile de l’Américain.
C’est ensuite un peu foldingue, parfois absurde, incorrect et la fantaisie ne masque ni la cruauté ni l’hypocrisie dans cette ballade en Californie où elle sera  accompagnée de sa sœur qui la déteste, Ayako (Kaho Minami) la mère de Mika.

Nous commençons par du burlesque à Tokyo avec le cours d’anglais ‘’spécial’’ où John, le professeur d’anglais, va l’affubler d’une perruque blonde et lui donner un autre nom, Lucy avant de plonger en Californie dans un romantisme mélancolique et un drame qui est le prix fort à payer pour que Setsuko parvienne à se libérer vraiment.

C’est surprenant, émouvant, drôle avant de passer de la tendresse à la ‘’folie’’ des sens et du verbe. La scène finale est aussi le retour à la case départ, la gare, cette fois sans la foule ; une raison de plus pour s’intéresser à ce film si particulier qu’est "Oh Lucy !", tout à la fois drôle et dramatique.

Opinion des gens :
Presse – 74% de positif avec 10% de 4/5 et en négatif 26% de passable.
Spectateurs – 85% de positif dont 21% de 5/5 et 50% de 4/5 et en négatif 15% de passable.

Nationalité : Japon, Etats-Unis. Genre : comédie dramatique

04/02/2018

Information qui vaut son pesant de gratons :
La cigale d or« Oh Lucy ! » a gagné la Cigale d'Or lors du 15ème Ciné-Festival en Pays de Fayence (communauté de 9 communes) situés dans le Var.

Créé par quelques irréductibles et incroyables passionnés de cinéma, le ciné-festival en Pays de Fayence offre à ces 9 villages de découvrir chaque année 10 films, sélectionnés dans les plus grands festivals français ou européens.

Le critère principal de la sélection du Festival est de montrer des films peu voire pas distribués en France et de présenter aux spectateurs ce qu’est le cinéma du monde.

Le trophée remit aux gagnants est lui-aussi original. Et je suis content de voir que des petits festivals comme celui-ci avec des bénévoles de toutes générations existent et ils méritent d'être "nominés"

Commentaires

  • michel
    • 1. michel Le 06/02/2018
    J'ai trouvé souvent au comique un goût amer.
    Le suicide ,que ce soit sur le quai du métro nippon ou en Californie , n'est pas autrement rigolo .
    Pour cela, cette absence de poésie qui embellirait le sordide, je trouve ce film remarquable mais difficile à aimer inconditionnellement .
    Et on n'est pas pressé de se masquer hygiéniquement à la nippone...
    • fabulgone
      • fabulgoneLe 06/02/2018
      Tout à fait d'accord, le comique est grinçant, je pense aussi que le suicide du début et les masques portés par les gens étaient sans doute pour s'opposer à la fin du film plus apaisée où même le train arrive au ralenti. C'est aussi la première réalisation de la productrice japonaise installée maintenant au Etats-Unis et elle a peut-être déjà un peu perdu de cette poésie japonaise qui nous a émerveillé dans "Les délices de Tokyo" de Naomi Kawase.