Le collier rouge

film de Jean Becker

Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte son chien aboie jour et nuit. Non loin de là, une jeune femme usée par le travail de la terre, attend et espère. Le juge qui arrive pour cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et au milieud'eux, un chien, qui détient la clé du drame... 

Collier rouge afficheJean Becker nous offre certes un film de facture classique, mais ce monsieur de 84ans montre une fois encore sa passion pour le cinéma... et les spectateurs.

La reconstitution de l’époque m’a un peu fait penser à Regain (livre de Giono et film de Pagnol) qui montrait l’âpreté et la dureté de ce monde paysan que j’aime tant.

Ce film est pour moi populaire et touchant, une histoire simple, bouleversante et tragique qui montre bien l’absurdité de la guerre avec des braves gens, qui n’aspiraient qu’à une vie simple de labeur et qui ont été bouleversés par des évènements sur lesquels ils n’avaient aucune prise.

Les acteurs sont plus qu’excellents : Nicolas Duvauchelle, muré dans le mutisme, un vrai révolté parfait en homme de la terre, simple et courageux, entrainé malgré lui dans l’absurdité guerrière, et François Cluzet, impérial en commandant de l’armée qui cherche la justice, sobre, intériorisé et plein d'humanité.

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Le coupleSophie Verbeeck est remarquable de finesse et de retenue, en femme qui cherche juste à avoir un peu de bonheur avec l’homme qu’elle aime. Nous avons aussi de réels talents pour les autres rôles qui ne sont en fait pas très secondaires tellement ils s’imbriquent dans l’histoire. Même le chien... joue bien.

Le petit côté intrigue de l’enquête tient en haleine. Ce n'est qu'au fur et à mesure que les pièces du puzzle seront assemblées qu'on saura ce qui s'est vraiment passé. Un beau film lent, sur lequel passe un souffle épique avec, dans les flash-back, une reconstitution de scènes de bataille très réussie et impressionnantes lors des combats au corps à corps.

Nous ne sommes pas dans un tribunal, nous suivons un simple interrogatoire avec enquête et ce film est un bel hommage pour tous ces militaires qui ont subi une guerre atroce et aussi pour tous ceux qui ont perdu la vie en essayant de la faire cesser. Disons le tout de suite, je ne mets jamais 5/5 et je le fais cette fois en pied de nez aux critiques presse qui montrent, une fois encore pour la plupart, qu’ils n’aiment pas le réalisateur. Si nous finissons à la fin du film par connaître le geste de ‘’Morlac’’ cause de son incarcération, je me demande toujours ce que Jean Becker a fait pour être en désamour avec les critiques !

Opinion des gens : Presse – 40% de positif dont 8% de 4/5 et en négatif 50% de passable et 10% de mauvais. Spectateurs – 72% de positif dont 20% de 5/5 et 21% de 4/5 et en négatif 28% de passable (pas de mauvais).

Nationalité : France. Genre : drame, social, 1ère Guerre mondiale

31/03/2018

Commentaires

  • michel
    • 1. michel Le 02/04/2018
    J'oubliais, et c'est à l'honneur de Becker d'y faire allusion ne serait ce qu' en passant, les mutineries et leur répression (même si on n'est pas dans "les sentiers de la gloire"), l'anti militarisme anar début de siècle, les fraternisations avortées...
  • michel
    • 2. michel Le 02/04/2018
    Pas aussi convaincu que toi par la crédibilité de Duvauchelle en paysan: faucher à la main exige un rythme plus lent et régulier que ce qu'il montre ici.
    J'ai pour ma part été sensible à la grande beauté des images couleur.
    SI on ne manque certes pas de films sur la guerre 14, sur le front de l'ouest, il y en a peu à ma connaissance (sauf capitaine Conan) sur la guerre des dardanelles. Il n'st pas si fréquent non plus de voir représentés les soldats russes .
    • fabulgone
      • fabulgoneLe 02/04/2018
      La dernière fois que j'ai vu un homme faucher à la main, j'étais ado et c'était mon papa. je ne serai pas capable de me rappeler le geste auguste du faucheur comme celui du semeur. J'ai aussi apprécié la présence de soldats russes et l'allusion au pacifisme anar qui a payé cher ses tentatives de fraternisation. Je n'ai pas fait attention à la technique de fauchage, mais j'ai eu la mémoire olfactive du foin fauché et j'étais content.